• Le 26 octobre 1802 à Besançon, naît Victor,fils du général Leopold Hugo et de Sophie Trébuchet. L'enfant est malingre et l'on doute de sa survie.  A cinq ans, il traverse l'Italie pour aller embrasser son père devenu général, va à sept ans le féliciter pour son élévation à la dignité de comte.

    De son adolescence il affirme des ambitions littéraires  et participe à des concours poétiques.  Après des études brillantes,il épouse son amie d'enfance Adele Fouchet. qui lui donnera quatre enfants,deux filles et deux garçons!. En 1829 il est reconnu comme chef de file du mouvement romantique. Les milieux officiels l'estiment..  Ce révolutionnaire en littérature est conservateur en politique..

    Sa femme amoureuse du critique littéraire Sainte-Beuve,ami de la famille, se détache de lui,avant de lui revenir. Victor Hugo qui, de son côté , n'est pas un modèle de fidélité, a rencontré l'actrice Juliette Drouet. Entre son épouse et l'actrice qui ont fait voeu chacune de leur côté de se consacrer à leur grand homme, sa vie privée devient digne d'un vaudeville. Il reçoit ses maîtresses dans un bureau, relié par une porte secrete à son appartement.

    A 38  ans  Victor Hugo entre à l'Academie française..En 1843 la noyade tragique de sa fille Leopoldine ,un an après son mariage,  est pour lui une terrible épreuve qui lui inspire les poèmes les plus poignants...... Lui qui a composé de si beaux poèmes sur l'enfance inspirés de sa vie familiale, verra dans sa vieillesse, mourir ses deux fils. Quant à sa fille Adèle, elle sera internée en 1872, devenue folle à la suite d'une histoire d'amour....

    Ce chef du Cenacle romantique,cet ami d'Alexandre Dumas,et de Théophile Gautier , ne se contente pas d'écrire, il participe activement à la vie politique.  Il se passionne par la suite pour le spiritisme, écrit coup sur coup " Les Contemplation" " Chanson des rues et des bois"," l'année terrible" " Les Misérables" " les travailleurs de la mer" " la Légende des Siècles"; il se laisse pousser un barbe blanche de patriarche et s'habille comme un ouvrier.

    Élu au Sénat en 1876, mais ayant renoncé à jouer un rôle politique de premier plan,il cultive l'art d'être grand-père recevant les grands du monde entier venant le visiter. Ses 80  ans sont l'occasion d'une immense manifestation nationale. Des millions d'hommes se reconnaissent dans son oeuvre universelle. Premier dramaturge de son siècle, il en est aussi l'un des plus grands romanciers, un poète de génie et un illustrateur de talent, il est devenu le protecteur des humbles.

    Le 11 mai 1883 Juliette s'éteint. Il lui survit deux ans.  Le 22 mai 1885  une congestion pulmonaire l'emporte. L'assemblée et le Sénat interrompent leurs séances afin de saluer la mémoire du grand homme. Des obsèques nationales sont décrétées. Le 1er juin deux millions de personnes suivent de l'Arc de triomphe au Panthéon, où ses cendres sont déposées, le cercueil de celui qui, dans sa jeunesse, a écrit " je serai Chateaubriand ou rien" ....







    LIBERTE


    De quel droit mettez-vous des oiseaux dans des cages ?

    De quel droit ôtez-vous ces chanteurs aux bocages,
    Aux sources, à l'aurore, à la nuée, aux vents ?
    De quel droit volez-vous la vie à ces vivants ?
    Homme, crois-tu que Dieu, ce père, fasse naître
    L'aile pour l'accrocher au clou de ta fenêtre ?
    Ne peux-tu vivre heureux et content sans cela ?
    Qu' est-ce qu'ils ont donc fait tous ces innocents-là
    Pour être au bagne avec leur nid et leur femelle ?

    Qui sait comment leur sort à notre sort se mêle ?
    Qui sait si le verdier qu'on dérobe aux rameaux,
    Qui sait si le malheur qu'on fait aux animaux
    Et si la servitude inutile des bêtes
    Ne se résolvent pas en Nérons sur nos têtes ?
    Qui sait si le carcan ne sort pas des licous ?
    Oh! de nos actions qui sait les contre-coups,
    Et quels noirs croisements ont au fond du mystère
    Tant de choses qu'on fait en riant sur la terre ?
    Quand vous cadenassez sous un réseau de fer
    Tous ces buveurs d'azur faits pour s'enivrer d'air,
    Tous ces nageurs charmants de la lumière bleue,
    Chardonneret, pinson, moineau franc, hochequeue,
    Croyez-vous que le bec sanglant des passereaux
    Ne touche pas à l'homme en heurtant ces barreaux ?

    Prenez garde à la sombre équité. Prenez garde !
    Partout où pleure et crie un captif, Dieu regarde.
    Ne comprenez-vous pas que vous êtes méchants ?
    À tous ces enfermés donnez la clef des champs !
    Aux champs les rossignols, aux champs les hirondelles ;
    Les âmes expieront tout ce qu'on fait aux ailes.
    La balance invisible a deux plateaux obscurs.
    Prenez garde aux cachots dont vous ornez vos murs !
    Du treillage aux fils d'or naissent les noires grilles ;
    La volière sinistre est mère des bastilles.
    Respect aux doux passants des airs, des prés, des eaux !
    Toute la liberté qu'on prend à des oiseaux
    Le destin juste et dur la reprend à des hommes.
    Nous avons des tyrans parce que nous en sommes.
    Tu veux être libre, homme ? et de quel droit, ayant
    Chez toi le détenu, ce témoin effrayant ?
    Ce qu'on croit sans défense est défendu par l'ombre.
    Toute l'immensité sur ce pauvre oiseau sombre
    Se penche, et te dévoue à l'expiation.
    Je t'admire, oppresseur, criant: oppression !
    Le sort te tient pendant que ta démence brave
    Ce forçat qui sur toi jette une ombre d'esclave
    Et la cage qui pend au seuil de ta maison
    Vit, chante, et fait sortir de terre

    VICTOR HUGO



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    L'ART D'ABORDER LES PROBLEMES



    Une montagne a plusieurs versants:

    Certains ardus, vertigineux, infranchissables,

    exposés au nord

    ou balayés par des vents violents,

    des vents dangereux.

    D'autres moins escarpés offrent des prises

    des possibilités d'ascension peu risquées

    Quel versant aborder ?

    Les problèmes sont comme les montagnes.

    Ils offrent plusieurs facettes

    A qui veut les surmonter.

    A nous de choisir   notre versant.

    CATHERINE RAMBERT






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  • Tout le monde rêve! même ceux qui prétendent  le contraire. Ils sont simplement trahis par leur mémoire. L'homme de toujours, cohabite avec le rêve qui fait partie de son bagage initial. Cette expérience a quelque chose d'unique dans la mesure où le rêve appartient au dormeur et à lui seul.

    Le rêve survient pendant le sommeil, c'est à dire au moment où le conscient se trouve endormi. Le rêve, c'est aussi le moment où l'inconscient va s'animer, s'exprimer, où les pensées n'ayant plus, apparemment, aucune contrainte s'agitent dans tous les sens. Les images qui vont défiler sur l'écran intérieur de notre esprit n'ont souvent aucune cohérence. Le rêve parait absurde, embrouillé, ce qui rend son récit difficile à raconter,incommunicable en quelque sorte. Parfois, il nous étonne surtout lorsque nous nous voyons tenir un rôle étrange , qui ne nous ressemble pas,

    Le travail de notre inconscient, pendant notre sommeil, se déroule sans que nous le sachions. Toutefois,l'inconscient se trahit en laissant dans notre mémoire, des traces des activités psychiques nocturnes, un peu comme des empreintes de doigts dans un verre., et le matin nous nous souvenons de nos rêves, même si ce n'est pas pour longtemps.

    Comment se fabriquent nos rêves ? Pour Freud, nos rêves proviennent de désirs refoulés,rejetés, qu'il s'agisse des plus lointains, enracinés dans notre enfance, ou es plus proches, ceux de la veille. Ces désirs refoulés doivent franchir , comme tous ceux qui surgit de l'inconscient,  l'incontournable censure. Cette dernière correspond au jugement du rêveur éveillé qui repousserait dans le domaine de l'irréalisable tout élément répréhensible sur le plan moral.. Pour franchir la censure, les désirs refoulés vont user de subterfuges, se masquer, se transformer et adopter une apparence aussi anodine que possible...  Ce déguisement s'avère d'autant plus nécessaire quand le rêve libère des instincts sexuels..

    Le langage du rêve ne s'exprime pas ouvertement. Il prend la forme de symboles... Freud les a répertoriés  grâce aux confidence de ses patients par fréquence d'apparition..

    Schématiquement les objets allongés comme les bâtons, les couteaux,  représentent l'organe génital masculin. En revanche, les boites, les vases, les armoires, les tiroirs  et tous les objets creux figurent le corps féminin.... Les symboles rendent souvent les rêves difficilement déchiffrables.. leur liste est longue et il faut éviter la systématisation de leur interprétation. L'âme humaine  ne dévoile pas facilement ses secrets..


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  • Il est sain et necessaire pour nous  de retourner à la terre et à la contemplation de ses beautés pour connaître l'émerveillement et l'humilité..
                                                                                                                 
                                                                                                                    RACHEL CARSON
                                                                                                               



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  • 21 mars

    BAUDELAIRE

    BAUDELAIRE ,UN POETE MAUDIT ?

    LES ANNEES ROMANTIQUES  ( 1821 - 1841)

    Naissance  et enfance.

    Le 9 septembre 1819, Charles  Baudelaire ( 60 ans)  artiste peintre et veuf depuis 1814, épouse Caroline Dufay (26 ans) . Le 9 avril 1821, Charles Baudelaire  naît de cette union à Paris.  Le 10  février 1827 son père meurt et sa mère se remarie très vite ( le 8 novembre 1828 ) avec un officier supérieur de l’armée, le chef de bataillon Aupick. Cette époque est pénible pour Baudelaire.

    LES ANNEES D’APPRENTISSAGE.

    En 1831 suite à une promotion en tant que lieutenant  colonel, Aupick et sa famille déménagent à Lyon. Charles y sera interne au Collège Royal et en gardera un très mauvais souvenir. En 1836 après une nouvelle promotion, Aupick devient colonel et rentre à Paris. Charles  est alors pensionnaire  au collège Louis le Grand. Il obtient des prix de vers latins et de discours français au concours général. Il se passionne alors pour la poésie romantique (  Hugo- Gautier, Sainte Beuve ) Mais en 1839 il est renvoyé à cause d’un caractère de plus en plus «  bizarre » : cela ne l’empêchera pas d’ »obtenir son baccalauréat en août. Charles a dix huit ans, il s’inscrit à l’École de Droit en novembre 1839 , mais il écrit à Victor Hugo, il rencontre Balzac et Nerval et mène une vie libre, insouciante et  gaie faite de dissipation et d’excès  en compagnie de jeunes étudiants. Cependant , les nombreuses dettes que’il contracte inquiètent sa famille qui décide de l’éloigner de Paris.


    ILLUSIONS PERDUES  ( 1842-1851)

    Le  9 avril 1842 Baudelaire devient majeur, il a en effet 21 ans. De retour à Paris, il fait la connaissance de Sainte Beuve et de grands artistes romantiques comme Hugo, Gautier, Delacroix. Il prend possession de l’héritage de son père. C’est à cette époque, qu’il entame avec Jeanne Duval une liaison orageuse qui durera jusqu’en 1856. Entre 1842  ET 1844 Baudelaire, heureux, vit et crée en toute liberté : de nombreux poèmes recueillis par la suite dans «  Les Fleurs du Mal » datent de cette époque.

    En septembre 1844 , craignant que son fils ne dilapide sa fortune personnelle, sa mère le met sous la tutelle d’un notaire qui, en tant que conseil judiciaire, gère l’argent de Charles. celui-ci, profondément vexé et humilié, tente même de se suicider . Sous la pression de ses amis, il devient critique d’art afin de subvenir à ses besoins. De 1845 a 1847  il publie  quatre poèmes en revue  «  A une dame créole » -  «  Don Juan aux enfers » - «  A une malabar aise «  - et   «  Les chats » .

    Au moment ou il fait la connaissance de Marie Daubrun, la comédienne aux yeux verts, il soutient la révolution républicaine de février 1848 : il est sur les barricades, participe à des journaux républicains  et fait paraître des poèmes anti-bourgeois comme  «  le vin de l’assassin » . Mais ses positions politiques deviennent vite paradoxales. Il parle d’un «  goût de la vengeance  «   d’un  «  plaisir naturel de la démolition «  … Il renvoie dos à dos la «  folie du peuple «  et la «  folie de la bourgeoisie »  qui se déchirent en juin 1848.

    LE POETE A l’ECOLE DU DESENCHANTEMENT ( 1851-1867)


    Avec le coup de Louis Napoléon Bonaparte le 2 decembre 1851  et le rétablissement de l’Empire un an plus tard, l’aventure politique prend fin. Baudelaire a découvert Edgar Poe et a commencé à le traduire . Ces années sont une intense période de création: onze poèmes, sont publiés dans «  Le messager de l’assemblée » et surtout dix huit  dans «  La revue des deux mondes » sous le titre «  Les Fleurs du Mal » . Sur le plan amoureux, la période est prolixe et complexe : Baudelaire vit toujours avec Jeanne Duval, mais il ne supporte plus son caractère depuis 1852  année où il fait la connaissance de Madame Sabatier à qui il envoie anonymement «  A celle qui est trop gaie » - Enfin en 1854 Marie Daubrun devient sa maîtresse.

    Le 27 avril , le général Aupick meurt à Paris. L’éditeur publie «  Les Fleurs du Mal » comportant cinquante deux poèmes inédits sur cent. En juillet, le ministère de l’intérieur saisit le parquet qui requiert une information judiciaire à l’encontre de l’auteur et de l’éditeur du recueil. Le 20 aout, Baudelaire et son éditeur sont condamnés et six poèmes des «  Fleurs du Mal «  doivent être supprimés.? Malgré ou grâce à cela, Baudelaire est célèbre : les plus grands auteurs  de l’époque l’ont reconnu comme un des leurs et l’ont soutenu ( Hugo, Sainte Beuve, Gautier etc. … )

    A la suite de sa condamnation, et sans doute à cause de problèmes financiers importants, Baudelaire entame une période d’intense activité littéraire : publication de ses premiers poèmes en prose, de sa traduction des Aventures d’Arthur Gordon Pym de Poe de Salon de 1859 où Baudelaire expose les principes esthétiques du « gouvernement de l’imagination »  comme «  reine des facultés »  et enfin des  Paradis artificiels en 1860.  Mais surtout il prépare la deuxième édition des Fleurs du Mal, publiée en en 1861 pour laquelle il a composé trente cinq poèmes nouveaux dont trente quatre ont paru  en revue entre 1858 et 1861.

    Malgré la notoriété, de graves ennuis accablent Baudelaire qui se dit au bord du suicide : son éditeur fait faillite, l’argent constamment défaut, sa candidature à l’Académie Française est un échec humiliant et sa santé se détériore. : le 13 janvier 1860 il subit «  quelque chose  comme une congestion cérébrale » . Son départ en Belgique n’arrangera ni sa situation financière, ni son état physique. En mars 1866 Baudelaire subit en effet une grave crise à Namur et dès lors, son état s’aggrave : il devient aphasique, hémiplégique et décède le 31 aout 1867 à l’âge de 46 ans. Il est inhumé au cimetière Montparnasse   . Les Œuvres complètes de Baudelaire commencent à paraître en 1868 chez l’éditeur Michel Levy, avec une troisième édition des Fleurs du Mal  augmentée ( 151 poèmes) et préfacée par Théophile Gautier;




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