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    un brin de muguet pour vous souhaiter à tous une bonne santé, bonheur, joies!


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  • Pourquoi y'a t-il quelque chose plutôt que rien ?

    Le point commun entre un enfant de sept ans et un philosophe est que tous deux deux s'interrogent sur le pourquoi des choses.  La philosophie commence en effet avec cette question fondamentale " pourquoi y'a t-il quelque chose plutôt que rien ?" L'être ou le néant, telle est la grande distinction. Entre ces deux extrêmes, il y'a moi, le monde, les autres...  Nous aurions pu ne pas être, notre existence n'était pas nécessaire, : moi, par exemple, je pouvais ne pas naitre,  mes parents auraient pu ne pas se rencontrer  etc... Il n'yavait pas de raison absolue à mon existence, pas plus qu'à celle de tout le reste. Je suis, j'existe, mais rien ne le justifie car rien ne le commandait.  Je suis advenu à l'existence par hasard et je suis ce que je suis par accident. Tout est entièrement ouvert, indeterminé... Sartre , justement disait que cette indetermination correspond au " néant" et c est elle qui définit l'être de l'homme: l'être est néant .

    L'homme  a en effet ceci de particulier, par rapport a ux choses et aux animaux, qu'il n'a pas à être quoi que ce soit, mais qu'il choisit librement ce qu'il veut être. C'est ce qui fait dire à Sartre que nous sommes condamnés à être libres. Nous ne pourrons jamais trouver le repos d'une identité, d'une existence convenue, mais nous devons avoir le courage d'admettre que nous pouvons à tout moment choisir de ne plus être celui que nous sommes pour devenir celui que nous ne sommes pas encore ...

    La " mauvaise foi" selon Sarte consiste à croire que l'on a une identité fixe, un être pour la vie.  C'est là, refuser le néant qui fait notre être, c'est à dire la liberté qui gouverne notre existence. Mais rien n'est plus pesant qu'être libre , ainsi nous nous attribuons  une personnalité que nous souhaitons conserver, nous imaginons que nous sommes, au choix, drôle, amoureux, pessimiste, hotesse de l'air, pêcheur à la mouche ... et que ces caractères nous définissent.. Plutôt que d'affronter cette liberté totale qui consiste  à être tout ce que nous voulons sans  jamais être quelqu'un  en particulier, nous endossons des rôles , nous jouons à etre intellectuel,  femme fatale, grand timide ... Se prendre pour quelqu'un est se mentir à soi même...  C'est refuser, dirait Sartre, d'être le néant que nous sommes ....

     

     

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  • QUEL EFFET MON PASSE A SUR MOI ?

    La réponse à cette question peut faire l'objet de bien des controverses. Les différentes écoles de psychologie se distinguent de façon spectaculaire par l'importance qu'elles accordent à l'influence du passé sur la personnalité.  La réponse la plus simple est peut être la suivante : l'importance du passé est celle que nous voulons bien lui accorder, ou celle q ue nous avons besoin de lui accorder .. Dans les cas extrêmes, cette réponse ira de soi : une enfance traumatisante crée des obstacles significatifs au développement. Mais en général, il est important de réaliser que nul n'a un passé parfait et que nous avons  tous, d'une façon ou d'une autre, connu une famille, un foyer, une éducation ou des amitiés " à problèmes"...

    On fait souvent porter au passé la responsabilité  d'actes ou de comportements inadaptés dans le présent, en revanche, on attribue rarement au passé le mérite de nos succès ou de nos comportements les plus admirables. Nous nous plaisons à revendiquer le mérite de nos bonnes actions, mais nous rejetons la responsabilité de nos erreurs sur le passé ou sur des tiers.

    Cependant, le passé a une importance indéniable puisque c'est lui qui nous a amenés ici et maintenant. Tout ce que nous avons fait et vécu, toutes nos expériences relationnelles, aboutissent précisément à faire de nous ce que nous sommes dans le présent. Il n'y a rien, strictement rien, que quiconque puisse faire pour modifier un élément de son passé : dès lors, on s'étonne de la quantité d'énergie que nous gaspillons à nous occuper de notre passé, énergie qui pourrait être utilisée de façon bien plus productive. Si nous passons une partie significative de notre temps à revivre notre passé ( c'est le cas chaque fois que nous éprouvons des remords, que nous élucubrons des " mais si ...., ou des ...Si seulement ....) , nous passons à côté d'un instant de notre vie. Nous ne vivons pas l'instant présent, nous ne faisons pas de notre mieux ici et maintenant. Nous nous faisons un ennemi de notre passé en le laissant nous voler notre temps, notre vie.

    Votre passé, ce sont tous les moments que vous avez vécu jusqu'ici, le passé est dépassé, i ntouchable, immuable. La meilleure façon de sortir de son passé est de se débarrasser de son influence, c'est encore un paradoxe : conjurez votre passé en lui rendant  hommage. Cessez de haïr, de regretter, de lutter, arrêtez de vous désoler et de nier la réalité. Acceptez la avec tout ce qu'elle vous a apporté et tout ce qu'elle vous a refusé. De toute façon, il n'y a pas de retour en arrière possible. Dans le passé de tout individu, il y'a pas mal de " fange" mais également des éléments positifs. Après tout, le passé a eu au moins le mérite de vous conduire jusqu'à l'instant présent, vous avez survécu ... Récompensez vous d'avoir survécu et honorez votre passé pour tout ce qu'il vous a enseigné. Si vous ne parvenez pas à aimer ce q ue votre passé vous a enseigné, honorez le quand même pour vous avoir appris ce qui ne fonctionne pas.. Tout ce que vous avez appris a de la valeur, ne serait-ce que pour identifier vos priorités en minimisant vos alternatives

    Décidez une bonne fois d'utiliser votre passé à votre profit, de façon optimale. Retenez ce dont vous avez besoins et chérissez en la mémoire. Soyez objectif. Faites le tri de vos bagagez et ne gardez que ce qui peut servir. Détachez vous du reste : de vos  souvenirs, de vos actes, de votre vie...  N'ayez plus peur de votre passé, faites vous  aider si cette tâche semble vous dépasser. Il est absolument inutile que vous passiez votre présent et votre avenir à  vous occuper de votre passé.


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    L'oiseau et la mer


    L’oiseau que je réchauffe au cœur de cet hiver
    Est un oiseau des îles qui regrette la mer
    Son duvet m’est douceur et son chant m’est tendresse
    Mais il tremble - et j’ai peur que bientôt il ne cesse.

    Car je le tiens en cage et je vois son plumage
    Se ternir et ses yeux, qui reflètent la mer,
    Cherchent mon regard pour y lire mon âge ;
    Et son decrescendo me fait froid dans le dos.

    Je le serre pourtant sur mon cœur en déroute
    Mais je sais qu’un adieu va crucifier nos routes …
    Oui je sais qu’un oiseau, quand il est réchauffé,

    Quand le vent qui le porte se remet à souffler,
    Quitte la cage ouverte et retourne voler
    A plein cœur vers le Sud, vers la mer et l’amour

    JEAN MARIN SERRE

     


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    A UNE PASSANTE

     

    La rue assourdissante autour de moi hurlait.
    Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
    Une femme passa, d'une main fastueuse
    Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;

    Agile et noble, avec sa jambe de statue.
    Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
    Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
    La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

    Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
    Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
    Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?

    Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
    Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
    Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais

     

    CHARLES BAUDELAIRE

     


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