• L'Hiver

     

    C’est l’hiver sans parfum ni chants.
    Dans le pré, les brins de verdure
    Percent de leurs jets fléchissants
    La neige étincelante et dure.

     

    Quelques buissons gardent encor
    Des feuilles jaunes et cassantes
    Que le vent âpre et rude mord
    Comme font les chèvres grimpantes.

     

    Et les arbres silencieux
    Que toute cette neige isole
    Ont cessé de se faire entre eux
    Leurs confidences bénévoles.

     

    Bois feuillus qui, pendant l’été,
    Au chaud des feuilles cotonneuses
    Avez connu les voluptés
    Et les cris des huppes chanteuses,

     

    Vous qui, dans la douce saison,
    Respiriez la senteur des gommes,
    Vous frissonnez à l’horizon
    Avec des gestes qu’ont les hommes.

     

    Vous êtes las, vous êtes nus,
    Plus rien dans l’air ne vous protège,
    Et vos coeurs tendres ou chenus
    Se désespèrent sur la neige.

     

    Et près de vous, frère orgueilleux,
    Le sapin où le soleil brille
    Balance les fruits écailleux
    Qui luisent entre ses aiguilles

     

    Anna de Noailles.

     

     


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  • Les fleurs

     

     

     

    Jetant leur fantaisie exquise de couleurs
    A l'étalage des fleuristes
    Elles sont tour à tour ou joyeuses ou tristes,
    Les fleurs !

    Joyeuses, elles vont porter les mots frôleurs
    A l'oreille des biens aimées,
    Disant : bonheur, espoir, ivresses enflammées,
    Les fleurs !

    Tristes, elles s'en vont mourir, vagues pâleurs,
    Dans la nuit des tombes glacées,
    Disant : désespoirs, deuils, soupirs, âmes blessées,
    Les fleurs !

    Joyeuses, elles vont, par groupes enjôleurs,
    Briller en nos têtes frivoles,
    Disant : luxe, plaisir, insouciances folles,
    Les fleurs !

    Tristes, avec novembre, elles viennent en pleurs,
    Dire les chers anniversaires,
    Les souvenirs aimés et les regrets sincères
    Les fleurs !

    Ainsi, s'associant aux gaîtés, aux douleurs,
    Selon que le veut notre envie,
    Elles sont nos témoins et nos sœurs dans la vie,
    Les fleurs !

    Jacques Clary Jean Normandles  

     


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  • À Aurore

    George Sand

    La nature est tout ce qu’on voit,
    Tout ce qu’on veut, tout ce qu’on aime.
    Tout ce qu’on sait, tout ce qu’on croit,
    Tout ce que l’on sent en soi-même.

    Elle est belle pour qui la voit,
    Elle est bonne à celui qui l’aime,
    Elle est juste quand on y croit
    Et qu’on la respecte en soi-même.

    Regarde le ciel, il te voit,
    Embrasse la terre, elle t’aime.
    La vérité c’est ce qu’on croit
    En la nature c’est toi-même.

    George Sand

     

    A AURORE

      

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  • On croit la vie plus belle

    A l'autre bout du ciel*

    Mais nous avons peut être au coeur

    Ce qu'on cherchait ailleurs.

    On part souvent trop loin,

    Oui mais quand on revient

    Quelque chose en nous a changé,

    On a enfin la vérité

    Le vrai soleil n'est pas celui

    Qui brille la-haut pour les oiseaux,

    Le vrai soleil n'est pas celui

    Qui brûle la peau lorsqu'il fait beau,

    Quand on est heureux,

    Ce n'est qu'au fond de nous

    Qu'il s'éveille et qu'il grandit,

    le vrai soleil brille au fond de nos yeux

    On ne l'a jamais vu dans le ciel en plein midi

    Au temps des cheveux gris,

    Au bout de notre vie,

    Quand nos coeurs seront presque usés

    Dans tes yeux je le verrai s'éterniser.

    Le vrai soleil n'est pas celui

    Qui met ses diamants sur l'océan,

    Le vrai soleil peut se lever

    Un soir à minuit si ça lui dit .

    Il peut venir un jour sous la pluie nous aveugler,

    C'est en dedans qu'il nous éblouit de sa clarté.

    Le vrai soleil est au fond de nos yeux

    Quand on est heureux ..

    LE SOLEIL

     


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