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Par sylvie06 le 12 Février 2017 à 17:53
L'oiseau
Un oiseau siffle dans les branches
Et sautille gai, plein d’espoir,
Sur les herbes, de givre blanches,
En bottes jaunes, en frac noir.C’est un merle, chanteur crédule,
Ignorant du calendrier,
Qui rêve soleil, et module
L’hymne d’avril en février.Pourtant il vente, il pleut à verse ;
L’Arve jaunit le Rhône bleu,
Et le salon, tendu de perse,
Tient tous ses hôtes près du feu.Les monts sur l’épaule ont l’hermine,
Comme des magistrats siégeant.
Leur blanc tribunal examine
Un cas d’hiver se prolongeant.Lustrant son aile qu’il essuie,
L’oiseau persiste en sa chanson,
Malgré neige, brouillard et pluie,
Il croit à la jeune saison.Il gronde l’aube paresseuse
De rester au lit si longtemps
Et, gourmandant la fleur frileuse,
Met en demeure le printemps.Il voit le jour derrière l’ombre,
Tel un croyant, dans le saint lieu,
L’autel désert, sous la nef sombre,
Avec sa foi voit toujours Dieu.A la nature il se confie,
Car son instinct pressent la loi.
Qui rit de ta philosophie,
Beau merle, est moins sage que toi !Théophile Gautier.
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Par sylvie06 le 7 Janvier 2017 à 20:48
Pourquoi on aime tellement regarder le soleil qui se couche ?
Sur un lac doré, derrière une montagne rose
Ou sur une plage déserte un soir d’été
Cette boule de feu plongeant doucement dans la mer lointaineLe soleil qui se lève, c’est l’expectation, le début
Mais les débuts sont vides, nous les comprenons
Les débuts sont là pour donner du sens aux finsNous sommes toujours fascinés par les fins
Même si ce ne sont que des fausses fins
Comme la fin d’un voyage ou d’un film
On sait bien qu’à la fin d’un film, l’histoire continue après
Il faut juste l’écrireLe soleil qui se couche doucement un soir d’été
Nous ramène chaque fois vers cette fascination de la fin
La fin de la journée ou la fin sans fin ?Regarder le soleil qui se couche nous aide à mieux comprendre
Que nous ne comprenons rien de la fin, car la fin c’est la fin
Et à la fin, il n’y a rienJules Delavigne, Conclusions, 2008
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Par sylvie06 le 31 Décembre 2016 à 01:34
L'Hiver
C’est l’hiver sans parfum ni chants.
Dans le pré, les brins de verdure
Percent de leurs jets fléchissants
La neige étincelante et dure.Quelques buissons gardent encor
Des feuilles jaunes et cassantes
Que le vent âpre et rude mord
Comme font les chèvres grimpantes.Et les arbres silencieux
Que toute cette neige isole
Ont cessé de se faire entre eux
Leurs confidences bénévoles.Bois feuillus qui, pendant l’été,
Au chaud des feuilles cotonneuses
Avez connu les voluptés
Et les cris des huppes chanteuses,Vous qui, dans la douce saison,
Respiriez la senteur des gommes,
Vous frissonnez à l’horizon
Avec des gestes qu’ont les hommes.Vous êtes las, vous êtes nus,
Plus rien dans l’air ne vous protège,
Et vos coeurs tendres ou chenus
Se désespèrent sur la neige.Et près de vous, frère orgueilleux,
Le sapin où le soleil brille
Balance les fruits écailleux
Qui luisent entre ses aiguillesAnna de Noailles.
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Par sylvie06 le 28 Décembre 2016 à 00:48
Les fleurs
Jetant leur fantaisie exquise de couleurs
A l'étalage des fleuristes
Elles sont tour à tour ou joyeuses ou tristes,
Les fleurs !
Joyeuses, elles vont porter les mots frôleurs
A l'oreille des biens aimées,
Disant : bonheur, espoir, ivresses enflammées,
Les fleurs !
Tristes, elles s'en vont mourir, vagues pâleurs,
Dans la nuit des tombes glacées,
Disant : désespoirs, deuils, soupirs, âmes blessées,
Les fleurs !
Joyeuses, elles vont, par groupes enjôleurs,
Briller en nos têtes frivoles,
Disant : luxe, plaisir, insouciances folles,
Les fleurs !
Tristes, avec novembre, elles viennent en pleurs,
Dire les chers anniversaires,
Les souvenirs aimés et les regrets sincères
Les fleurs !
Ainsi, s'associant aux gaîtés, aux douleurs,
Selon que le veut notre envie,
Elles sont nos témoins et nos sœurs dans la vie,
Les fleurs !
Jacques Clary Jean Normandles
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