• HISTOIRE DE CITATIONS

     

    "Le temps guérit de tout" , " l'erreur est humaine"  , "personne n'est irremplaçable"... Elles sont nombreuses, ces phrases toutes faites et passe-partout qu'on prononce sans y penser....  Vous croyez farouchement que " quand on veut, on peut "? ? vous êtes stoïcien.. le proverbe " l'argent ne fait pa le bonheur " vous fait bondir ? Vous partagez l'opinions d'Aristote pour qui " le bonheur ne saurait se passer de biens extérieurs ?" .... Serions nous donc philosophes sans le savoir ?

     

    LE TEMPS GUERIT DE TOUT

     

    Qu'est ce qui met fin à la tristesse ?  Rien si ce n'est le temps qui guérit de tout ... Ce n'est pas nous qui oublions, c'est la peine qui s'éloigne et donc qui s'atténue. Epicure, que l'on croit à tort plus grand connaisseur des plaisirs que des malheurs, affirme qu'une douleur intense ne peut être durable, avec le temps elle perd nécessairement en force, jusqu'à devenir " vivable".. Le temps apprivoise ainsi la peine en l'anesthésiant peu à peu ...

     

    L'expérience que chacun peut faire de la tristesse va cependant à l'encontre de cette conception consolatrice: le temps n'adoucit pas la peine mais la prolonge. La séparation se fait plus cruellement sentir à mesure que les années passent car chaque moment vécu renvoie à la personne aimée et perdue, qui n'est plus là pour nous voir, nous entendre, nous parler en ce moment même, en cette occasion particuliere .... L'absence est ravivée, " réactualisée" par le passage des jours, elle accompagne notre présent ou plutôt le présent la ramène immanquablement avec lui ... Si aimer c'est se sentir en permanence relié, être en peine c'est aussi se sentir relié  mais à un manque ...  Bien sur la vie reprend ses droits, mais tout ce que l'on vit est vécu sans - sans elle, sans lui, sans eux -  le chagrin n'est pas effacé par le temps, il en est désormais une dimension ...

     

    Le réconfort que l'on cherche à nous apporter ne fait en réalité qu'exacerber notre souffrance . Car elle est unique et n'obeit à aucune régle générale.. La sympathie affadit la peine en cherchant à l'atténuer par des généralités consolatrices " la vie continue ", " il faut continuer à vivre" , " pense à tes enfants" etc......Cette " religion de la pitié " suivant les mots de Nietzsche qui retire à la souffrance sa singularité et donc sa gravité correspond selon lui à une " religion de confort" pour laquelle souffrir est mal et ne doit surtout durer qu'un temps.. C'est sans doute un des prêtres de cette religion qui un jour a déclaré que " le temps guérit de tout " ....

     


  • Commentaires

    1
    Mardi 9 Novembre 2010 à 00:35
    clementine

    je ne sais pas si c'est vrai, et surtout si cela est possible..

    bisous

    clem

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    2
    Mardi 9 Novembre 2010 à 07:38

    Tes lumières sont toujours les bienvenues Sylvie.

     

    Amitiés.

    3
    Mardi 9 Novembre 2010 à 23:56
    eukelade

    A propos de la tristesse, j'avais lu quelque chose d'assez pertinent qui expliquait que, après avoir vécu une très grande douleur, on pouvait souffrir encore très longtemps après mais qu'alors cette souffrance venait de l'ancienne douleur elle même et non plus de l'évènement qui en était la cause....
    Je suis désolée pour ton fils, c'est dommage qu'il ait raté cette occasion de se rendre aux USA mais il aura sans aucun doute une nouvelle possibilité, la jeunesse permet de remettre un projet a plus tard sans problèmes.
    Si tu viens en Normandie en janvier, je serai ravie de te rencontrer, tu pourrai passer chez moi ou nous pourrions nous rencontrer sur la côte Normande. Nous en reparlerons le moment venu. je te souhaite une bonne nuit Sylvie, bisous.

    4
    Mercredi 10 Novembre 2010 à 03:11
    anne38200

    je ne crois plus que le temps adoucisse la souffrance

    la souffrance devant la perte d'un etre cher, sera toujours la, peu importe le temps qui passe, nous aurons toujours des moments tres douloureux a passer, et le temps n'arrange pas grand chose a mon avis !

    douce nuit

    5
    Mercredi 10 Novembre 2010 à 23:22
    Sylvie

    je pense que la tristesse, la douleur, sont moins vivaces au fil du temps,mais que l'absence est  omniprésente... Difficile d'en parler quand on n'est pas concerne directement ! je crois que chacun réagit differemment!!! j'ai pris les billet pour Paris, ce sera pour le 11 janvier , après , si je peux , j'irai en Normandie, et je serai ravie de te rencontrer chez toi ou ailleurs ...Je te fais gros bisous et te souhaite un  bon jeudi !! sylvie

    6
    Mercredi 10 Novembre 2010 à 23:23
    Sylvie

    Et je suis ravie de pouvoir les partager! merci à toi Joseph! bisous ! sylvie

    7
    Jeudi 11 Novembre 2010 à 19:45
    Sylvie

    c'est vrai que la perte d'un être cher est difficile à vivre, on ne s'en remet jamais ....meme si on n'oublie pas, la vie continue differemment, mais continue qd même !! que faire sinon suivre son cours ? Merci pour ton com!! bien amicalement!

    8
    Vendredi 12 Novembre 2010 à 19:11
    Marie-LaQuébécoise

    Coucou Sylvie !

    Je suis d'accord avec l'un de tes com's, la tristesse, la douleur, sont moins vivaces au fil du temps, mais que l'absence est omniprésente.

    En ce qui me concerne c'est la perte de mon père depuis 1971, j'avais 17 ans, ça fait aujourd'hui 40 ans. Il est décédé d'une crise cardiaque, dans son lit, ma mère n'avait que 43 ans, en charge de 10 enfants et elle est demeurée veuve et sans compagnon. (J'ai beaucoup d'admiration pour ma mère, son courage et sa détermination, elle est agée aujourd'hui, de 82 ans, dans un mois et demi, elle aura 83 ans , elle est spirituelle, elle aime bien lire dans sa bible, elle reconnaît aussi que samedi est le jour de repos de l'Éternel).

    Même après toutes ces années, je repense à mon père et j'aurais aimé qu'il soit présent dans ma vie, mais au moins, je garde de bons souvenirs au-dedans de moi.

    Merci, Sylvie, de cet article très intéressant, comme toujours !

    Bisous et bonne fin de soirée !

    Marie


    9
    Samedi 13 Novembre 2010 à 17:23
    Sylvie

    j'admire le courage de ta maman, ce n'est pas evident d'elever 10  enfants , elle a du merite ....  pour ton papa, je peux comprendre que si le temps attenue la peine, on ne peut oublier celui ou celle qui est partie , mon père s'en est allé il y'a trente ans, c'etait fusionnel entre lui et moi!!! et je ne peux l'oublier ....Mais on vit avec ... je souhaite à ta maman comme à la mienne une longue vie dans la paix et la sérénité! gros bisous Marie et passe un bon dimanche! sylvie

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