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    " Si je suis descendu, je ne regretterai absolument rien...La termitière future m'épouvante. Et je hais leurs vertus de robots. Moi, j'etais fait pour être jardinier"..... Telles sont les dernières phrases écrites par le commandant Antoine de Saint Exupery, dans une lettre retrouvée sur son bureau, au matin de sa disparition... Trente millions d'exemplaires de son oeuvre majeure, " Le petit Prince" ont été vendus dans le monde, en cent soixante traductions....

     

     

     

    Le " Petit Prince " a traversé presque toutes les enfances heureuses  qui furent à l'écoute de l'institutrice ou de la maman, sûres de lire un  conte pour enfants pusqu'on y trouve des animaux et des fleurs qui parlent, des planètes-jouets, et surtout cet enfant venu d'ailleurs, à la pureté désarmante, au chagrin mystèrieux. Plus tard, lorsqu'on a quitté l'enfance heureuse et qu'on relit " le Petit Prince"  on  comprend  que ce peut être aussi un conte pour enfants, mais que seuls les adultes sont capables d'en saisir la portée symbolique... La rose, ses épines et ses caprices, les personnages devenus des petites planètes résignées, le renard pédagogue dans le théâtre des humains, c'est mille chemins nouveaux qu'on identifie parce qu'on les a déjà parcourus... Et puis vient le temps des relectures tardives, surprenantes parce qu'on trouve encore dans l'aventure du Petit Prince la trace de ce qu'on a pu être, ou voulu être.. On se retrouve sur son chemin, juusqu'au bout, jusqu'à sa fin , bouleversante et simple ....

     

     

     

    Né en 1900, à Lyon, Saint-Exupery vit ses deux échecs aux concours d'entrée à l'Ecole Navale et à l'Ecole Centrale comme des drames dont il se remet en décidant de devenir pilote d'av ion. Il travaille alors pour Didier Daurat-le responsable des premiers long-courriers, il est nommé à Cap-Juby, au Maroc, puis à Buenos Ayres. Devenu ensuite reporter pour "Paris Soir", il voyage en Russie, en Espagne. Il revient en 1937 à l'aviation, assure la liaison Casablanca-Tombouctou. Il commence la guerre en 1939, mais il est démobilisé en 1940,atteint par la limite d'âge. Il part alors pour New York, mais en 1943, se fait engager dans les forces aériennes françaises. Il effectue des missions de reconnaissance. Le 31 juillet 1944 à 8h45 il s'envole de la base de Bastia-Borgo pour un survol des Alpes.. A 15h on l'attend. Il ne reviendra pas. L'épave de son Ligthning P38 a été découverte au large de Marseille à la fin de l'année 2003.

     

     

     

    SAINT EXUPERY EN PENSEES

     

     

     

     - Adieu, dit le Renard. Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux ......(Le Petit Prince)

     

     

     

      -Ce qui embellit le désert, c'est qu'il cache un puits, quelque part- (Le Petit Prince)

     

     

     

     - Il est bien plus difficile de se juger soi même que de juger autrui .(Le Petit Prince)

     

     

     

     -On ne connaît que les choses qu'on apprivoise .. Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé...(Le Petit Prince)

     

     

     

     -Le langage est source de malentendu - (Le Petit Prince)

     

     

     

     -C'est tellement mystérieux, le pays des larmes (Le Petit Prince)

     

     

     

     -L'intelligence ne vaut qu'au service de l'amour - ( Pilote de guerre)

     

     

     

     -Aimer, ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder ensemble dans la même direction- ( terre des hommes) ...

     

     

     

     

    SAINT EXUPERY


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  • Harar le 10 novembre 1890

    Ma chère maman, j'ai bien reçu ta lettre du 29 septembre1890 . En parlant de mariage, j'ai toujours voulu dire que j'entendais rester libre de voyager, de vivre  l'étranger et même de continuer à vivre en Afrique..  Je suis tellement déshabitué du climat d'Europe, que je m'y remettrai difficilement . Monsieur Tian  est un commerçant très honorable, établi depuis trente ans à Aden  et je suis son associé dans cette partie de l'Afrique ( Harar en Ethiopie)... La moitié des bénéfices est à moi! Personne à Aden ne peut dire  du mal de moi. Au contraire, je suis connu en bien de tous, dans ce pays, depuis dix années.

    Cette lettre est signée d'un homme qui, dans sa trente sixième année,semble heureux de son sort : ses affaires sont prospères, il gagne de l'argent, sa réputation est irréprochable.

    Son nom ? Rimbaud!  Rimbaud Arthur qui meurt un an plus tard exactement le 10novembre1891, amputé de la jambe droite à l'hôpital de la  Conception à Marseille, victime d'une syphilis tenace.

     

    A Paris, cette année là , on s'arrache les oeuvres de Rimbaud, qui , 20 ans plus tôt, scandalisait la capital, fuguant à  dix sept ans avec Paul Verlaine vers la Belgique, séjournant avec lui en Angleterre avant un retour à Bruxelles qui échoue dans le fait divers   au terme de douze mois agités., le 10 juillet 1873 Verlaine tire un coup de pistolet sur Rimbaud qui veut rompre leur relation. La  balle ne rate pas sa cible: elle tue le poète, l'homme lui, va survivre!  On retrouve donc Rimbaud à Stuggart, où, cynique, désabusé, il reverra une dernière fois Verlaine sorti de prison, le  14 février 1875.

     

    Vienne, Java, l'Irlande, la Suede, Hambourg, la ferme familiale de Roche, près de Charleville, tout l'été 1878 il travaille aux moissons.

     

    Gênes, Chypre, Roche de nouveau,été 1879, Aden au Yemen, Harar en Ethiopie.... Commerce de café, trafic d'armes ....

     

    Rimbaud le poète? De sa quinzième à sa vingtième année, il n'est plus qu'un laboratoire du langage en effervescence, en errance, presque en folie! le vocabulaire y est pris de vertige, se fait des frayeurs qu'il se raconte affolé, haletant  et tout cela fascine le lecteur habitué au train train du vers  trottinant à petits pas sur ses petits pieds.

    On a cru à la naissance d'un soleil, c'était un feu d'artifice... Tant mieux pour la poésie: le mystère des étoiles demeure.

    LE DORMEUR DU VAL

    C'est un trou de verdure où chante une rivière,

    Accrochant follement aux herbes des haillons

    D'argent , où le soleil de la montagne fière

    Luit, c'est un petit val  qui mousse de rayons.

     

    Un soldat, jeune, bouche ouverte, tête nue,

    Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,

    Dort, il est étendu dans l'herbe, sous la nue,

    Pâle dans son lit vert  ou la lumière pleut.

     

    Les pieds dans  les glaïeuls,il dort , souriant comme

    Sourirait un enfant malade. Il fait un somme.

    Nature, berce le chaudement; il a froid.

     

    Les parfums ne font pas frissonner sa narine

    Il dort dans le soleil., la main sur sa poitrine

    tranquille. Il a deux trous rouges  au côté droit.

     

    ARTHUR RIMBAUD

     

    RIMBAUD

                                   


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    Savant et écrivain français, Blaise Pascal naît le le 19 juin 1923 à Clermont-Ferrand où son père Etienne est administrateur des Finances. Veuf en 1626, Etienne Pascal , érudit passionné de mathématiques et de physique, ne se remarie as afin de se consacrer à l'éducation de ses trois enfants, refusant de faire appel à des précepteurs et mettant en pratique les principes de Montaigne.

     

     

     

    Blaise a huit ans quand la famille s'installe à Paris, où son père est nommé par Richelieu, membre de l'Académie des sciences qu'il vient de créer. Etienne Pascal  veut que Blaise étudie avant tout le grec et le latin. Mais l'enfant révèle de tels dons pour les mathématiques que son père l'autorise à s'y consacrer et lui fait connaître les plus grands savants de son temps.

     

     

     

    Sa soeur aînée, Gilberte, raconte qu'il retrouve seul, sans enseignement, à l'âge de douze ans, trente deux propositions du premier livre d'Euclide.

     

     

     

    A seize ans, il rédige un Traité des sections coniques, qui, dit-on, aurait excité la jalousie de Descartes. Peu après, pour faciliter le travail de son père, alors adjoint de l'Intendant de Normandie, il invente la machine arithmétique dont il envoie un modèle à la reine Christine de Suede...  En 1646, son père s'étant démis la jambe lors d'une chute, il entre en contact avec ses chirurgiens , deux gentil-hommes gagnés au jansénisme- doctrine pessimiste sur la grâce et la prédestination qui prône un christianisme austère et rigoureux.. Cette rencontre va marquer toute son existence.

     

     

     

    En 1647  il écrit " Expérience nouvelle touchant le vide confirmant les travaux de Torricelli" et un " Traité du vide" dont on ne connaît qu'un fragment : de L'autorité en matière de physique......  De 1646 à 48  il fait sur le Puy - de - Dôme , puis à Rouen et ensuite à Paris les fameuses expériences sur la pesanteur de l'air et sur le vide qui complètent les recherches de Torricelli.., invente le haquet, et dit-on, une presse hydraulique..

     

     

     

     

     

    A Paris, en 1649, il connaît une période mondaine. Mais il tombe malade. Toute sa vie, il va devoir subir des maux de tête et de ventre, parfois intolérables. Bien que les médecins lui interdisent tout travail suivi, il reprend ses recherches en mathématiques et en physique. Il travaille parallèlement à Fermat et à Huyghens, sur le calcul des probabilités..Cependant, après la mort de son père et l'entrée en religion de sa soeur cadette Jacqueline, puis sous le choc d'un deuxième accident qui le laisse indemne,  il reconnaît le doigt de la Providence  ( lors d'une premenade, sa voiture, attelée à quatre chevaux qui s'emballent , est emportée, arrivée au pont de Neuilly les deux premiers chevaux se précipitent  dans la Seine,, mais les rênes et les traits qui les retiennent s'étant rompus,la voiture s'arrête court et Pascal est sauvé). Également, à la lumière de son extase du 23 novembre1954 il accomplit une retraite à Port Royal, décidé à ne se consacrer qu'à Dieu..

     

     

     

    Sous la pression de ses amis jansenistes, il est appelé en 1656 à défen dre la cause de Port-Royal, prenant le parti d'Arnauld contre la Sorbonne.  Il publie alors , sous pseudonyme , ses dix huit Provinciales où il attaque les Jésuites sur leur conception de la grâce. La Sorbonne le condamne, mais l'ouvrage sera le lus grand succès de librairie du siècle...

     

     

     

    Il prend aussi des notes pour élaborer une " Apologie du Christianisme" qui aura pour but de ramener les incrédules à la religion( ce seront les fameuses Pensées).. La maladie lui interdisant tout travail intellectuel prolongé, il abandonne en 1658 son activité scientifique, après un dernier traité de mathématiques, pour se consacrer au mysticisme et à la charité. Sa seule préoccupation est d'assembler des matériaux pour son Apologie du christianisme..

     

     

     

    A la suite d'une brouille, en 1661 avec Arnauld et  N icole, maîtres à penser du jansénisme qu'il accuse de tiédeur face aux persécution  religieuses déclenchées par Louis XIV, il se retire chez lui, à Paris, distribuant ses biens aux pauvres, vivant lui même dans un dénuement monastique. C'est pour ces pauvres( les riches ont des voitures)  qu'il met au point une ligne d'omnibus entre la porte Saint Antoine et le Luxembourg en 1662.  Sa maladie empire, ses maux de tête ne cessent de le faire souffrir, son corps est agité de convulsions. Celui que Voltaire appellera " le misanthrope sublime" s'éteint le 19 aout 1662 et est inhumé à Saint Etienne du Mont. On lui attribue un Discours sur les passions...

     

     

     

    Constituées des notes prises par Pascal pour son Apologie du christianisme qu'il n'a pas eu le temps d'écriree, les Pensées ont été recueillies après la mort de l'auteur. Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle que Léon Brunschvieg les classe et les numérote dans une présentation qui fait désormais autorité.

     

     

     

    Il y expose les deux états de l'homme, grandeur avec Dieu et misère s'il se coupe de Dieu.. Seule la première partie est rédigée.. Mais les Pensées ne sont pas qu'un ouvrage de métaphysique: c'est un chef-d'oeuvre d'écriture classique où Pascal psychologue perspicace, étudie la nature humaine avec sa rigueur de mathématicien...

     

     

     

     

     

     

     

    PASCAL

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  • Les poètes romantiques inventorient avec de troubles délices leurs états d'âme, l'état de leurs pensées, celui de leurs amours, ou les trois à la fois, dans des recueils ou domine le ” je” analysant le ” moi”.. La désespérance et le pessimisme sont souvent au rendez vous qu'on ne leur a pas donné. Les longs épanchements sur  l es beautés de la nature se font la main sur le coeur, l'autre à la plume, assis devant l'immensité.. Statiques les romantiques ?  pas toujours..  Ils désirent s'engager dans leur temps, accompagner la marche des idées, et même leur montrer le chemin.. Ainsi on trouve Hugo et Lamartine sur le front de l'action…

     

    Chateaubriand et Hugo ne sont pas les seuls dans la grande valse romantique… Les poètes Lamartine et son Lac, Vigny et son Loup, Musset et ses Nuits, Nerval et son air, plongent avec délices dans leur ” je” lyrique …

     

    LAMARTINE : si on dit ” Lamartine” on pense tout de suite ” Le lac”.. C'est ce qui demeure de son héritage dans nos mémoires, la plupart scolaire.. Pourtant Lamartine a navigué dans d'autres eaux .. Alphonse de Lamartine est né le 21 octobre 1790,dans une famille de noblesse de robe.. Après les dures années de pension à Lyon, puis la poursuite de ses études au College de Belley, il ne fait rien , il vit tranquillement dans la propriété familiale  de Milly jusqu'à la Seconde Restauration. Il a alors 25 ans ..  Il écrit des poèmes… il voyage : Rome, Naples, il séduit des femmes: Henriette Pommier qu'il veut épouser, les Parents Lamartine refusent .. une Antoinette et une Graziella en Italie, d'autres femmes mariées, d'autres célibataires .. Il compose des tragédies chrétiennes et des élégies.. 

     


    Se croyant malade en 1816  il part en cure et rencontre une femme mariée, leur idylle dure un mois … Ils se retrouvent à Paris ou elle l'introduit dans les milieux littéraires, pendant qu'ils vivent leur passion près du vieux mari qui fait semblant de ne rien voir .. Il écrit pour elle  une première version du Lac , poème qui l'a rendu célèbre  dans toutes les générations : ” o temps, suspends ton vol …  Il ne la reverra jamais Julie  devenue Elvire dans ses ” Méditation ..  Lamartine continue d'écrire des poèmes ,il vit une aventure torride avec une italienne Lena de Larche .. Il rencontre ensuite Miss Birch qu'il épouse ..en 1820, cette année  est celle de la gloire pour le poète : la publication de ses Méditations poétiques offre aux lecteurs des pages dont le degré de sincérité surprend et séduit .. On a qualifié ces Méditations d'acte de naissance de la poésie romantique

     


    La renommée de LAMARTINE s'étend à l'étranger . Pendant dix ans le poète mène une carrière de diplomate qui le conduit de Naples en Angleterre..  Il continue d'écrire toutes sortes de méditations diverses en prose et en vers.  Lors de son séjour à Paris Lamartine rencontre Hugo, Sainte Beuve. Avec l'appui de Chateaubriand, il est élu  à l'académie française..

     


    En 1830  il réalise un voyage en Orient jusqu'à la terre sainte… Il embarque à Marseille ou la population lui fait un triomphe. Il emmené avec lui sa femme , des amis et Julia sa fille .. Elle meurt a Beyrouth cinq mois plus tard.. Lamartine vit un désespoir profond dont il ne se remettra jamais .. Il écrit sur ce deuil des poèmes bouleversants … Il rentre seul en France..  Il va désormais prendre part à la vie politique sans cesser d'écrire …  Les vingt années qui suivent sont des années de gêne financière, il spécule sur les terres,en poète, il perd beaucoup d'argent, s'obstine, en perd davantage..

     


    Il écrit de nouvelles méditations… Il vend la propriété de Milly .. Sa femme, son soutien moral,son seul appui meurt .. Le gouvernement lui accorde une pension nationale de deux mille cinq cents francs or, ce qui est aujourd'hui une somme considérable , et un chalet à Passy…

     


    Peu de temps après, il est victime d'une attaque d'apoplexie, perd la mémoire et la raison … Une seconde attaque emporte le poète en 1869,

    LES POETES ROMANTIQUES : LAMARTINE


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  • Le 3 octobre 1897 naît à Paris un enfant illégitime auquel son père  , préfet de police, donne le nom d’Aragon et son propre prénom.

     

    L‘HOMME QU’AIMAIENT LES FEMMES

     

    Parmi toutes les attitudes rassurantes, Aragon choisit très tôt d’être un bon élève : élève brillant à St Pierre de Neuilly, puis au lycée Carnot, il compose des romans dès 1904 et de la poesie, dictant d’abord ses textes à ses tantes. Lecteur avide, traînant une réputation de surdoué il est bachelier en 1915 et entame des études de médecine.

     

    Il rencontre un jeune étudiant de son âge, André Breton, avec lequel il échange plaisanteries de carabin et extraits d’Apollinaire, il fait en meme temps la connaissance Philippe Soupault, la première triade surréaliste est montée.

     

    Envoyé au Front, Aragon décroche la croix de guerre, et commence à écrire un roman : » Anicet ou le panorama » cette quête de la beauté, d’un dandysme achevé , est rédigée dans le sang et la boue des tranchées et sera publie en 1920.  Après sa démobilisation, Aragon toujours inscrit en médecine, voyage beaucoup, en Belgique, en Allemagne, en Angleterre, il publie  » feu de joie » avec un dessin de Picasso.

     

    Il publie des poèmes du Mouvement perpétuel  et entre au PCF, après Eluard, mais avec Breton et Benjamet Peret, ces derniers plus par provocation que par conviction. Cet été là, Aragon redige le violent pamphlet du Traite du Style, en réaction à l’exécution aux USA de Sacco et Vanzetti. Il détruit une grande partie des milles pages de la  » Défense de l’Infini » ou l’interview collective sur la sexualité qui parait dans deux numéros successifs de la Révolution surréaliste  témoignent d’une grande difficulté, pour Aragon de faire passer ses desirs de la sphere mentale au niveau physique. Ce séducteur dandy se maîtrise mal , dans l’intimité. Abandonné par Nancy Cunard, submergé de problèmes financiers, Aragon tente de se suicider à Venise en septembre 1928.

     

    ELSA EST L AVENIR DE L’HOMME

     

    Il ne tombera jamais plus bas, et tout ce qui suit, apparaît à posteriori comme une tentative raisonnée de sauvetage mental,  quitte à y sacrifier ses talent. En Novembre 1928 il rencontre une certaine Elsa Kagan, elle vit séparée de son mari , c’est sous ce nom d’Elsa Triolet qu’elle se fera un renom en littérature. 

     

    Née en 1896 dans une famille d’intellectuels juifs moscovites, proche des milieux formalistes russes, elle a délibérément  rencontré Aragon à Paris avec le projet de s’en faire aimer. Vivant avec Aragon, elle adopte la langue et la nationalité française et commence l’élaboration d’oeuvres croisées : à un roman d’Aragon répondra, en écho, un roman d’Elsa Triolet.  » je ne suis pas un écrivain » dit elle dans son journal  » je suis simplement une femme malheureuse et j’écris avec mon malheur »

     

    A l’automne 1930 Aragon voyage en URSS  pour représenter les surréalistes au Congres des écrivains révolionnaires. Les communistes de stricte obédience accablent les surréalistes, suspects de derive trotskiste et anarchiste. Aragon choisit son camp, il revient d’URSS avec un poème  » Front rouge » qui rompt avec l’esthétique surréaliste et sonne comme une déclaration de guerre à Breton – le poème vaut à son auteur d’être inculpé pour appel au meurtre . Breton le défend  en publiant l’affaire Aragon . Mais la rupture est consommée entre lui et le surréalisme.

     

    Il épouse Elsa -  Durant toute la guerre, Aragon publie sous différents pseudonymes.  A la libération, Aragon et Elson ne sont pas tendres pour les écrivains suspects de collaboration et exigent et obtiennent des têtes.  Le poète avait prévenu  » je ne pratique pas le pardon des injures ». 

     

    A la mort d’Elsa, vêtu de blanc avec une recherche permanente, homosexuel enfin affirmé , il pose comme un acquis cette vie  » ratée de bout en bout » 

     

    Vilipendé par les uns, encensé par les autres, définitivement décale, commandeur descendu de son socle, il meurt en 1982


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