• 21 mars

    BAUDELAIRE

    BAUDELAIRE ,UN POETE MAUDIT ?

    LES ANNEES ROMANTIQUES  ( 1821 - 1841)

    Naissance  et enfance.

    Le 9 septembre 1819, Charles  Baudelaire ( 60 ans)  artiste peintre et veuf depuis 1814, épouse Caroline Dufay (26 ans) . Le 9 avril 1821, Charles Baudelaire  naît de cette union à Paris.  Le 10  février 1827 son père meurt et sa mère se remarie très vite ( le 8 novembre 1828 ) avec un officier supérieur de l’armée, le chef de bataillon Aupick. Cette époque est pénible pour Baudelaire.

    LES ANNEES D’APPRENTISSAGE.

    En 1831 suite à une promotion en tant que lieutenant  colonel, Aupick et sa famille déménagent à Lyon. Charles y sera interne au Collège Royal et en gardera un très mauvais souvenir. En 1836 après une nouvelle promotion, Aupick devient colonel et rentre à Paris. Charles  est alors pensionnaire  au collège Louis le Grand. Il obtient des prix de vers latins et de discours français au concours général. Il se passionne alors pour la poésie romantique (  Hugo- Gautier, Sainte Beuve ) Mais en 1839 il est renvoyé à cause d’un caractère de plus en plus «  bizarre » : cela ne l’empêchera pas d’ »obtenir son baccalauréat en août. Charles a dix huit ans, il s’inscrit à l’École de Droit en novembre 1839 , mais il écrit à Victor Hugo, il rencontre Balzac et Nerval et mène une vie libre, insouciante et  gaie faite de dissipation et d’excès  en compagnie de jeunes étudiants. Cependant , les nombreuses dettes que’il contracte inquiètent sa famille qui décide de l’éloigner de Paris.


    ILLUSIONS PERDUES  ( 1842-1851)

    Le  9 avril 1842 Baudelaire devient majeur, il a en effet 21 ans. De retour à Paris, il fait la connaissance de Sainte Beuve et de grands artistes romantiques comme Hugo, Gautier, Delacroix. Il prend possession de l’héritage de son père. C’est à cette époque, qu’il entame avec Jeanne Duval une liaison orageuse qui durera jusqu’en 1856. Entre 1842  ET 1844 Baudelaire, heureux, vit et crée en toute liberté : de nombreux poèmes recueillis par la suite dans «  Les Fleurs du Mal » datent de cette époque.

    En septembre 1844 , craignant que son fils ne dilapide sa fortune personnelle, sa mère le met sous la tutelle d’un notaire qui, en tant que conseil judiciaire, gère l’argent de Charles. celui-ci, profondément vexé et humilié, tente même de se suicider . Sous la pression de ses amis, il devient critique d’art afin de subvenir à ses besoins. De 1845 a 1847  il publie  quatre poèmes en revue  «  A une dame créole » -  «  Don Juan aux enfers » - «  A une malabar aise «  - et   «  Les chats » .

    Au moment ou il fait la connaissance de Marie Daubrun, la comédienne aux yeux verts, il soutient la révolution républicaine de février 1848 : il est sur les barricades, participe à des journaux républicains  et fait paraître des poèmes anti-bourgeois comme  «  le vin de l’assassin » . Mais ses positions politiques deviennent vite paradoxales. Il parle d’un «  goût de la vengeance  «   d’un  «  plaisir naturel de la démolition «  … Il renvoie dos à dos la «  folie du peuple «  et la «  folie de la bourgeoisie »  qui se déchirent en juin 1848.

    LE POETE A l’ECOLE DU DESENCHANTEMENT ( 1851-1867)


    Avec le coup de Louis Napoléon Bonaparte le 2 decembre 1851  et le rétablissement de l’Empire un an plus tard, l’aventure politique prend fin. Baudelaire a découvert Edgar Poe et a commencé à le traduire . Ces années sont une intense période de création: onze poèmes, sont publiés dans «  Le messager de l’assemblée » et surtout dix huit  dans «  La revue des deux mondes » sous le titre «  Les Fleurs du Mal » . Sur le plan amoureux, la période est prolixe et complexe : Baudelaire vit toujours avec Jeanne Duval, mais il ne supporte plus son caractère depuis 1852  année où il fait la connaissance de Madame Sabatier à qui il envoie anonymement «  A celle qui est trop gaie » - Enfin en 1854 Marie Daubrun devient sa maîtresse.

    Le 27 avril , le général Aupick meurt à Paris. L’éditeur publie «  Les Fleurs du Mal » comportant cinquante deux poèmes inédits sur cent. En juillet, le ministère de l’intérieur saisit le parquet qui requiert une information judiciaire à l’encontre de l’auteur et de l’éditeur du recueil. Le 20 aout, Baudelaire et son éditeur sont condamnés et six poèmes des «  Fleurs du Mal «  doivent être supprimés.? Malgré ou grâce à cela, Baudelaire est célèbre : les plus grands auteurs  de l’époque l’ont reconnu comme un des leurs et l’ont soutenu ( Hugo, Sainte Beuve, Gautier etc. … )

    A la suite de sa condamnation, et sans doute à cause de problèmes financiers importants, Baudelaire entame une période d’intense activité littéraire : publication de ses premiers poèmes en prose, de sa traduction des Aventures d’Arthur Gordon Pym de Poe de Salon de 1859 où Baudelaire expose les principes esthétiques du « gouvernement de l’imagination »  comme «  reine des facultés »  et enfin des  Paradis artificiels en 1860.  Mais surtout il prépare la deuxième édition des Fleurs du Mal, publiée en en 1861 pour laquelle il a composé trente cinq poèmes nouveaux dont trente quatre ont paru  en revue entre 1858 et 1861.

    Malgré la notoriété, de graves ennuis accablent Baudelaire qui se dit au bord du suicide : son éditeur fait faillite, l’argent constamment défaut, sa candidature à l’Académie Française est un échec humiliant et sa santé se détériore. : le 13 janvier 1860 il subit «  quelque chose  comme une congestion cérébrale » . Son départ en Belgique n’arrangera ni sa situation financière, ni son état physique. En mars 1866 Baudelaire subit en effet une grave crise à Namur et dès lors, son état s’aggrave : il devient aphasique, hémiplégique et décède le 31 aout 1867 à l’âge de 46 ans. Il est inhumé au cimetière Montparnasse   . Les Œuvres complètes de Baudelaire commencent à paraître en 1868 chez l’éditeur Michel Levy, avec une troisième édition des Fleurs du Mal  augmentée ( 151 poèmes) et préfacée par Théophile Gautier;




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  • "Ma patrie, c'est la langue française" . A quoi ou à qui Albert Camus pense --il lorsqu'il prononce cette phrase, lors de la remise du prix Nobel qui couronne une oeuvre commencée vingt ans plus tôt? A ses livres ?

    - A " L'étranger" - roman qui l'a rendu célèbre en 1942? Dans un récit d'une extrême sobriété, on y suit Meursault, employé de bureau  à Alger, indifférent à la vie jusqu'à ce qu'il tue un arabe et se retrouve en attente de son exécution, goûtant intensément ses dernières sensations.

    -Au mythe de Sisyphe ? Essai publié en 1942 qui continue de développer le thème camusien ...

    -A sa pièce Caligula qui représente le troisième volet de ce qu'on a nommé son " cycle de l'absurde " ?

    -A son autre roman , La Peste, qui décrit, met en scène les types de réactions humaines face à la propagation de l'épidémie à Oran mais l'on perçoit, la métaphore du nazisme?

    -A son troisième roman,"La Chute" où le personnage Clamence semble se faire l'interprete des défaites de l'auteur?

    "Ma patrie,c'est la langue française" Camus pense à son père, Lucien Camus, ouvrier dans un vignoble de Mondovi, mort à Saint Brieuc après avoir été blessé"   agonisant,aveugle, la tête couverte" à la bataille de la Marne, à sa mère illettrée, sourde, à Louis Germain ,son instituteur qui lui permet de faire ses études au lycée.

    Il pense à la tuberculose qui l'empêche de passer l'agrégation, au football qu'il a passionnément pratiqué, à ses débuts dans le journalisme, à son rôle au journal " Combat", à son amitié  puis à ses passes d'armes avec Jean Paul Sartre qui n'accepte pas l'assimilation du marxisme à un totalitarisme ..

    Et puis, il pense toujours à l'Algérie, " je puis bien dire au moins qu'elle €st ma vraie patrie et qu'en n'importe quel lieu du monde je reconnais ses fils et mes frères à ce titre d'amitié  qui me prend devant eux....

    Camus et ses deux patries: la langue française et l'Algérie.

    Il disparaît dans un accident de voiture le 4 janvier 1960, à Villeblevin, dans l'Yonne.

                           NEIGE SUR AMSTERDAM

     Regardez, la neige tombe! Oh il faut que je sorte!
     Amsterdam endormie dans la nuit blanche,
     les canaux de jade sombre sous les petits ponts neigeux,
     les rues désertes, mes pas étouffés,
     ce sera la pureté, fugitive,avant la boue de demain.
     Voyez  les énormes flocons  qui s'ébouriffent contre
     les vitres. Ce sont les colombes,sûrement.
     Elles se décident à descendre,ces chéries.
     Elles couvrent les eaux et les toits d'une épaisse couche
     de plume. Elles palpitent à toutes les fenêtes.
     Quelle invasion!
     Espérons qu'elles apportent la bonne nouvelle. 

     ALBERT CAMUS 
       La chute


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  • DESCARTES

    Ah Descartes! Oui nous connaissons, nous, Français ! Oui c’est notre gloire nationale, celui que tout le monde entier nous envie ; d’ailleurs la philosophie du monde entier est redevable à notre demi-dieu de la pensée, celui qui nous a fourni l’adjectif magique qui donne l’air si intelligent : cartésien …. Descartes adulé en France? Comment se fait- il qu’il ait passé presque toute sa vie à l’étranger, en Hollande notamment, et qu’il soit mort en Suède ? Il y’a là une énigme ….

    Descartes est né en France le 31 mars 1596 . Sa ville de Naissance ? Descartes!! En fait, en 1596  elle s’appelait La Haye. Plus tard, beaucoup plus tard…on a décidé de l’appeler LA HAYE-DESCARTES, puis DESCARTES  tout court.
    Le petit René est malingre, chétif, maladif    . Aussi lorsqu’il rentre au collège royal de La Flèche, chez les jésuites à dix ans, il bénéficie d’un traitement de faveur : on le laisse se lever quand il veut, il consacre  toute sa vie cette habitude propre à faire naître  de fécondes méditations. Après avoir fait son droit à Poitiers, il s’en va en Hollande, la vie à Paris ne l’attirant pas. On le juge alors plus ou moins comme le raté de la famille, incapable de stabilité.;
    De Hollande, il passe au Danemark, du Danemark il s’en va en Allemagne et s’engage dans l’armée du duc Maximilien de Bavière. Un soir, prés d’Ulm, ne trouvant pas le sommeil il s’approche du poêle qui chauffe sa chambre - Que se passe - il alors ? Est-ce la surchauffe du poêle ou la qualité particulière du bois de combustion ? On ne peut rien affirmer, mais voilà ce qui se passe : c’est Descartes lui-même qui le raconte : dans son cerveau apparaissent les «  fondements d’une science admirable »  et ce n’est pas fini: il se couche et fait trois rêves étonnants dont il situe l’envoyeur quelque part en «  haut » .. Descartes était un grand lecteur de Montaigne qui lui enseigna le doute : sans Montaigne, il n’y aurait peut être pas eu Descartes.
    SON DISCOURS DE L’AME ETONNE
    Voici les quatre règles que Descartes expose dans son «  Discours de la Méthode », ces quatre règles qui concernent la physique, c’est-à-dire une discipline où il n’est pas question de Dieu.

    LES QUATRE REGLES DE RENE  DESCARTES :

    1 -NE RECEVOIR AUCUNE CHOSE POUR VRAIE QUE JE NE LA CONNUSSE COMME TELLE:

    En général, nous jugeons trop vite ce qui se présente à notre esprit, nous l’amalgamons  à des idées toutes faites. Il faut éviter soigneusement la précipitation et la prévention - c’est-à-dire les préjugés. Il ne faut admettre que ce qui est jugé certain , évident et chasser le probable, prendre pour habitude le doute utile.

    2 -DIVISER CHACUNE DES DIFFICULTES QUE J’EXAMINERAIS EN AUTANT DE PARCELLES QU’IL SE POURRAIT ET QU’IL SERAIT REQUIS POUR MIEUX LES MIEUX RESOUDRE:

    Il faut analyser - réduire en éléments simples toute la pensée; la fractionner jusqu’à l’insécable. Il s’agit encore une fois de lutter contre les pensées ou les visions toutes faites. La règle du doute doit s’appliquer jusqu’à ce qu’on trouve l’idée-certitude.
     

    3-CONDUIRE PAR ORDRE MES PENSEES EN COMMENCANT PAR LES OBJETS LES PLUS SIMPLES ET LES PLUS AISES A CONNAITRE POUR MONTER PEU A PEU COMME PAR DEGRES JUSQU’À LA CONNAISSANCE DES PLUS COMPOSES;

    La plus simple des pensées étant comprise,  admise pour certaine, il est facile ensuite de comprendre celle qui se trouve juste au-dessus, puis au-dessus encore, afin d’accéder aux plus complexes.

    4-FAIRE PARTOUT DES DENOMBREMENTS SI ENTIERS ET DES REVUES SI GENERALES QUE JE FUSSE ASSURE DE NE RIEN OMETTRE
    La mécanique de la pensée ne doit faire l’économie de quelque élément que ce soute, sous peine d’invalider sa démarche.

    LE DOUTE METHODIQUE

    Voilà donc la méthode cartésienne présentée dans le discours du même nom. Il s’agit, d’un doute méthodique, volontaire, total, mais momentané, car on reconstruit ensuite des certitudes, ayant librement choisis les éléments qui ne peuvent être mis en doute.

    JE DOUTE, DONC JE SUIS

    Le doute que Descartes applique à la physique, doit aussi être appliqué à la métaphysique- ce qui , n’appartenant pas à la physique, concerne les préoccupations de l’âme ,la recherche d’un éventuel être absolu, de Dieu par exemple. L’ouvrage de Descartes qui traite de cet aspect , plus délicat, est écrit en latin. Il est réservé à des gens de culture, habitués à la spéculation philosophique. Son titre «  Les médiations métaphysiques ».

    ET DIEU DANS TOUT CA ,,?

    A l’aide de sa méthode infaillible, Descartes prouve sans difficulté l’existence de Dieu, voici comment :

    - Je possède en moi l’idée de la perfection, alors que je suis imparfait. Cette idée de perfection ne peut donc avoir l’homme pour origine. Elle vient forcément d’un être supérieur , un être parfaitement parfait, et cet être , c’est Dieu .

    -Et comment prouver encore plus l’existence de Dieu? Eh bien voilà   : puisque l’idée de Dieu existe, c’est que Dieu existe.

    LA MORT EN SUEDE

    Toutes ces idées répandues en Europe dressent contre Descartes de multiples détracteurs. C’est en Hollande surtout qu’ils sont les plus virulents. Ils affirment que les théories de Descartes peuvent aisément conduire à nier l’existence de DIEU. Descartes répond , est contredit de nouveau, répond encore, puis se lasse. Il quitte la Hollande pour Paris - voyage de 1647-1648 - mais il ne supporte  plus la France,  ni les Français, ni le refus de la pension qui lui a et promise. Il répond alors favorablement t à l’appel de la reine Christine de Suède qui l’invite à Stockholm.

    Le 28 janvier 1650 alors qu’il vient de s’installer dans sa maison suédoise, la reine le demande auprès d’elle. Il sort, prend froid, revient chez lui, s’alite et ne se relève pas: une pleurésie l’emporte le 11 février. Ses restes se trouvent en l’église de Saint Germain des Près.


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  • ALFRED DE MUSSET  - 1810-1857

    Un surdoué,Musset !un élève modèle  au lycée Henri IV. I n'a pas dix sept ans lorsqu'il remporte le premier prix de dissertation française et le deuxième prix de dissertation latine  au concours général. Il n'a dix huit ans lorsqu'il et introduit dans le cercle des jeunes romantiques, le Cénacle, crée par Hictor Hugo, déjà célèbre.

    Musset est  alors un jeune dandy élégant, désinvolte. Il ne songe nullement à faire carrière, écrit avec une facilité déconcertante des vers brillant qui croisent en dilettante au large des idées et passe son temps avec des riches amis, de soupers en nuits folles.

    Mais la poésie ne nourrit pas son bonheur. I faut penser à exercer un métier,un vrai , plus tard.Musset commence des études de médecine, de dessin, de musique . Polytechnique il en serait capable mais rejette le projet. Le voici pendant quelques mois employé dans une entreprise de chauffage militaire.

    En décembre 1829 c 'est la gloire le Cénacle hugolien s'est pâmé d'admiration à la lecture de ses poèmes ou l'audace et l'ironie mêlées masquent parfaitement les abîmes d'angoisse qu'il contourne, en attendant de s'y laisser glisser .

    Il n'a que dix neuf ans. On souligne sa virtuosité, sa maturité artistique. Pourtant trois  semaines plus tard lors de la parution de son premier recueil “  contes d'Espgne et d'Italie” , la critique n'est pas tendre : on reproche au jeune Musset sa liberté insolente dans l'écriture,la distance à la fois habile et fier qu'il prend par rapport aux dogmes romantiques, et pour tout dire, le luxe de son génie : sa  légèreté.

    Sollicité , Musset refuse l'action politique. Il préfère tenter sa chance au théâtre Le premier décembre 1830 il fait jouer à l'Odéon ” la Nuit vénitienne” copieusement sifflée! Sa déception et immense: il décide de ne plus écrire pour la scène.

    1832  -  le 8 avril, son père meurt du cholera. Musset décide de se consacrer à l'écriture. En 1833 , il publie ” spectacle dans un fauteuil, qui contient deux pièces de théâtre destinées seulement à être lues.

    Cette année est aussi la première année Sand. L'année de la passion folle et presque furieuse., le tourbillon qui semble d'abord élever  George et Alfred mais les conduit au naufrage vénitien.

    Au début de janvier 1834 les deux amants séjournent à l'Albergo Reale Danielli, dans la cité des Doges. Leur voyage d'amour tourne au cauchemar. La rupture sera définitive le 6 mars 1835.

    Au début de cette relation houleuse, Musset écrit son chef d'oeuvre: Lorenzaccio : c'est George Sand qui lui en a suggéré l'idée. La pièce, ne sera représentée, expurgée, qu'en 1896 trente neuf ans après la mort de son auteur.

    L'année d la rupture et aussi celle de la publication des longs poèmes sous la forme d'un dialogue entre le poète et sa muse :” la nuit du mai ” et la La nuit de Décembre” . Suivront ” La nuit d'août” , la Nuit d'octobre” chefs -d'oeuvre d'un lyrisme  fascinant pour certains, insupportables pur d'autres.

    Des amours par dizaines, des poèmes par centaines, une gloire éphémère d'auteur dramatique des années 1850, l'académie française en 1852,sur l'insistance de Victor Hugo la mort enfin une nuit de mai 1857.

    Trente personnes seulement suivent le corbillard de Musset, qu'on s'était habitué à voir titubant dès le matin, ivre tout le jour.

    Le vrai Musset, le tendre, l'éblouissant Musset, le nôtre , a été redécouvert par le XXe siècle. Il entre triomphant dans le XXI e siècle e ls siècles à venir.


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  • Harar le 10 novembre 1890

    Ma chère maman, j'ai bien reçu ta lettre du 29 septembre1890 . En parlant de mariage, j'ai toujours voulu dire que j'entendais rester libre de voyager, de vivre  l'étranger et même de continuer à vivre en Afrique..  Je suis tellement déshabitué du climat d'Europe, que je m'y remettrai difficilement . Monsieur Tian  est un commerçant très honorable, établi depuis trente ans à Aden  et je suis son associé dans cette partie de l'Afrique ( Harar en Ethiopie)... La moitié des bénéfices est à moi! Personne à Aden ne peut dire  du mal de moi. Au contraire, je suis connu en bien de tous, dans ce pays, depuis dix années.

    Cette lettre est signée d'un homme qui, dans sa trente sixième année,semble heureux de son sort : ses affaires sont prospères, il gagne de l'argent, sa réputation est irréprochable.

    Son nom ? Rimbaud!  Rimbaud Arthur qui meurt un an plus tard exactement le 10novembre1891, amputé de la jambe droite à l'hôpital de la  Conception à Marseille, victime d'une syphilis tenace.

    A Paris, cette année là , on s'arrache les oeuvres de Rimbaud, qui , 20 ans plus tôt, scandalisait la capital, fuguant à  dix sept ans avec Paul Verlaine vers la Belgique, séjournant avec lui en Angleterre avant un retour à Bruxelles qui échoue dans le fait divers   au terme de douze mois agités., le 10 juillet 1873 Verlaine tire un coup de pistolet sur Rimbaud qui veut rompre leur relation. La  balle ne rate pas sa cible: elle tue le poète, l'homme lui, va survivre!  On retrouve donc Rimbaud à Stuggart, où, cynique, désabusé, il reverra une dernière fois Verlaine sorti de prison, le  14 février 1875.

    Vienne, Java, l'Irlande, la Suede, Hambourg, la ferme familiale de Roche, près de Charleville, tout l'été 1878 il travaille aux moissons.

    Gênes, Chypre, Roche de nouveau,été 1879, Aden au Yemen, Harar en Ethiopie.... Commerce de café, trafic d'armes ....

    Rimbaud le poète? De sa quinzième à sa vingtième année, il n'est plus qu'un laboratoire du langage en effervescence, en errance, presque en folie! le vocabulaire y est pris de vertige, se fait des frayeurs qu'il se raconte affolé, haletant  et tout cela fascine le lecteur habitué au train train du vers  trottinant à petits pas sur ses petits pieds.

    On a cru à la naissance d'un soleil, c'était un feu d'artifice... Tant mieux pour la poésie: le mystère des étoiles demeure.


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