• A - T- ON BESOIN DE PHILOSOPHES ?

    Dans une société de plus en plus technique, scientifique, électronique, on aurait pu croire que la réflexion philosophique allait finir au musée, pour une visite guindée les jours de vacances. C’est l’inverse. De tous cotés, aujourd’hui, dans des milieux professionnels très divers, dans des pays et des systèmes d’enseignement différents, la nécessité de la réflexion philosophique est reconnue et affirmée.

     

    En 1994 le directeur général de l’Unesco a confié à un philosophe, chercheur au CNRS une enquête mondiale sur la place de la philosophie dans l’éducation des citoyens.. Soixante sept pays ont répondu, représentatifs de toutes les régions du monde et de tous les systèmes d’enseignement. Leur conviction est unanime : la réflexion philosophique est de plus en plus nécessaire ….

    La réponse du Maroc : «  Plus qu’indispensable cet enseignement est vital, au sens fort du terme. Le monde actuel connaît des évolutions à la fois rapides et simultanées. Si les citoyens ne disposent pas d’un outil intellectuel intégrateur très puissant et polyvalent ( la philosophie) les forces qui travaillent notre monde les pousseront dans la voie de la désintégration . Le savoir philosopher développe une forme d’immunité intellectuelle comme les réductions particularistes. « 

    Réponse de la Norvège : il existe un fort intérêt pour l’éthique qui reflète indubitablement les problèmes de la société moderne: justice distributive, contrôle des technologies et questions d’environnement… Les milieux politiques semblent considérer ces questions philosophiques comme légitimes dans une plus large mesure qu’auparavant » .

    Réponse venue du Brésil : Les uns et les autres s’accordent à affirmer que seule la philosophie pourra fournir l’outil critique et démystificateur des présupposés et des effets de la technique ainsi que des discours et des projets politiques qui s’en inspirent ..

    Réponse venue de Turquie : la philosophie constitue peut être la tentative humaine la plus essentielle contre le principe du «  tout fait » et la prétendue égalité des valeurs et de toutes les normes.

    Réponse venue de l’Uruguay : la philosophie est particulièrement indispensable à l’époque où le pouvoir technique dont dispose l’humanité est un pouvoir de destruction réelle de l’autre, de sa propre planète, d’autodestruction de l’homme. Former des hommes qui soient à la hauteur des défis du XXI siècle, ce n’est pas possible sans la philosophie « .

    Quel est le principal reproche formulé contre l’enseignement philosophique par ceux qui voudraient le voir réduit ou carrément supprimé et remplacé par des formations directement utilisables dans la vie professionnelle ? La philosophie ne sert à rien. Alors qu’il ya tant d’apprentissages techniques possibles, débouchant sur des emploi nouveaux, pourquoi donc encombrer les emplois du temps et les esprits avec de vieilles questions insolubles ? Voilà à peu près ce que disent les adversaires de la philosophie. Sous cette forme, le problème est mal posé. Il est absolument nécessaire de ne pas faire entrer en concurrence la formation scientifique technique et professionnelle avec la formation philosophique.

    Toutes les formations dispensées dans le cadre des études supérieures devraient pouvoir inclure des cours de philosophie adaptés à leurs centres d’intérêt. Ces cours ne devraient pas être considérés comme des éléments extérieurs aux études professionnelles et techniques. Ils devraient au contre y être pleinement intégrés. Au lieu d’être considérés comme un temps soustrait aux choses sérieuses et rentables, ils devraient être vus comme un moment essentiel de leur assimilation. Ce qui compte dans l’apport de la philosophie, ce ne sont pas les emplois offerts. C’est le regard différent porté sur ce qu’on fait. C ‘est la compréhension des techniques permise par une interrogation plus large. C’est le partage des perplexités et des subtilités intellectuelles qui font l’humanité.

    Ceci ne convaincra pas les méfiants. Leur argumentation fait valoir que les programmes, partout, sont de plus en plus chargés, les horaires des études de plus en plus lourds et difficiles à organiser. Pourquoi, dans ces conditions, consacrer une partie même minime d’un temps précieux à des considérations qui peuvent être «  intéressantes » mais sont toujours moins u utilisables de manière directe et pratique, que les apprentissages techniques ? C’est un vieux débat. On pourrait ironiser : pourquoi réfléchir, alors qu’il y’a tant de choses à faire ? Pourquoi chercher à comprendre, au lieu d’apprendre ? Pourquoi penser au lieu de faire ? Il est vrai que le règne de la technique peut conduire vers ce type de fonctionnement. Mais l’inhumain est alors possible. Ne croyez pas malgré tout que vous allez devenir «  inhumain » si vous laissez de côté la philosophie pour vous consacrer à une carrière d’ingénieur ou d’informaticien…

    L’aventure philosophique n’est donc ni inutile, ni ennuyeuse n i périmée. En partageant les explorations des philosophes, nous abordons des questions qui sont toujours au cœur des préoccupations des individus et des collectivités : la liberté civile, les fondements des droits de l’homme, l’universalité de l’éthique, la justice, l’égalité, la responsabilité ainsi que, par -delà l’infinie diversité des cultures et des langues, la communauté même des êtres humains.

    On peut rassembler l’essentiel des aventure philosophiques en deux verbes : «  FONDER - » , «  CRITIQUER «  , ces deux fonctions forment l’essentiel de toute la philosophie…

    FONDER constitue la tâche première de la philosophie. Chercher ce qui est vrai, c’est chercher sur quoi reposent nos affirmations. On peut même s’interroger comme l’a fait Nietzsche sur ce qui fonde l’idée même de vérité, sur ce que valent les valeurs. Dans tous les cas, il s’agit de dégager le plus nettement possible l’ancrage rationnel d’un concept . On peut arriver à conclure que cette vérité est inaccessible, comme l’ont fait les sceptiques. On peut aussi arriver à l’idée que des passions et des illusions se masquent la logique et l’amour du vrai.. Mais ces conclusions correspondront à chaque fois à une investigation, une exploration en profondeur… Une tâche essentielle des philosophes, pour eux c’est chercher à dégager ce qu’il ya «  sous «  les questions que nous nous posons, mettre au jour le socle sur lequel repose tout le reste, telle est leur activité primordiale.

    CRITIQUER est leur deuxième grande tâche. Il s’agit toujours de prendre une distance envers les évidences. Elle doit nous permettre de voir autrement les évidences sur lesquelles reposent nos actes et nos jugements. Critiquer ce que nous croyons savoir , ce que nous tenons pour le plus vrai ou le mieux assuré, c’est éviter d’y être rivé, collé, figé sans mobilité ni recul.

    Ce rôle critique de la philosophie est bien connu. Encore faut il réellement s’exposer à le mettre en œuvre.. Or c’est toujours plus simple sans lui . Sans la critique, en effet le confort des monologues peut se poursuivre.. Au contraire, dès lors qu’on prend au sérieux cette dimension critique, c’est l’inconfort de la présence de l’autre, et le caractère intempestif de sa parole qu’il nous faut non seulement endurer, mais susciter et aussi en un sens apprendre à aimer. Ces deux rôles habituels de la philosophie continuent..


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  • La guenon, le singe et la noix

    Une jeune guenon cueillit
    Une noix dans sa coque verte ;
    Elle y porte la dent, fait la grimace... ah ! Certe,
    Dit-elle, ma mère mentit
    Quand elle m'assura que les noix étaient bonnes.
    Puis, croyez aux discours de ces vieilles personnes
    Qui trompent la jeunesse ! Au diable soit le fruit !
    Elle jette la noix. Un singe la ramasse,
    Vite entre deux cailloux la casse,
    L'épluche, la mange, et lui dit :
    Votre mère eut raison, ma mie :
    Les noix ont fort bon goût, mais il faut les ouvrir.
    Souvenez-vous que, dans la vie,
    Sans un peu de travail on n'a point de plaisir

    DE FLORIA


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  • VICTOR HUGO

    Hugo! Quatre lettres répandues dans tout son siècle et dans le monde entier.

    Voyagez un peu aujourd’hui : vous le rencontrez partout : dans les contrées les plus reculées, il est là . Ou bien son nom est peint sur un mur, affiché à une devanture, ou vivant dans la mémoire de quelque habitant de ses histoires, lues sur les bancs de toutes les écoles! Certains vont dire que la plus juste rime à Hugo c’est parano … il est vrai que parfois, il en fait … Mais ce qui peut l’installer pour jamais dans la sympathie de tous ceux qui parviennent à dépasser ses outrances, c’est son humanité profonde, sa générosité, sa sincérité, son courage, sa lutte incessante pour que le peuple soit fier d’être ! Ce n’est pas pour rien que près de deux millions de personnes accompagnèrent son cercueil au Panthéon!

    Le père de Victor, Le major Brutus Hugo rencontre Sophie Trébuchet , 23 ans, très cultivée, elle est gracile, sûre d’elle mais discrète, plutôt rêveuse et même secrète, ils tombent amoureux l’un de l’autre - Ils se marient en 1797. Un premier enfant naît en 1798 : Abel - Puis un deuxième en 1800 : Eugène- Un troisième enfin ! Et quel troisième: Victor Marie , le 26 fevrier 1802 à Besançon . Le médecin qui a pratiqué l’accouchement prévient les parents : leur petit Victor-Marie ne vivra pas vingt quatre heures … Il va vivre plus de quatre vingt ans !

    Vingt quatre heures à vivre! Victor Hugo va passer chaque jour de sa vie come s’il ne lui restait que vingt quatre heures à vivre : il veut tout faire, tout dire, tout voir avant de partir. Il faut l’imaginer ,les yeux écarquilles derrière la vitre des voitures à chevaux qui le conduisent avec sa famille en

    Corse en 1804, en Italie en 1807; Rome, Naples..

    Victor, à Madrid passe un an au collège des nobles. Il a neuf ans et ce qu’il voit s’imprime pour toujours dans sa mémoire. Ses pièces de théâtre, beaucoup de ses poèmes, en porteront la marque. Même les meubles qu’il sculpte, les dessins qu’il crée, et qu’on peut voir dans les demeures qu’il a occupées, semblent sortir d’une Ibérie mal remise de ses cauchemars. Retour à Paris où les parents de Victor se séparent ..

    «  Je veux être Chateaubriand ou rien » lorsque le jeune Victor, quatorze ans, écrit ce décasyllabe dans son cahier de vers, la tornade Hugo vient de se mettre en route… Elle va balayer tout le XIXe siècle, le XXe aussi, et ce n’est pas fini … Son père Brutus, tente de l’arrêter en l’enfermant au Collège Louis le Grand. On y gave Victor de mathématiques. Peine perdue.. Certes, Victor est attiré par les inconnues à résoudre, mais elles logent ailleurs que dans les formules algébriques.. En attendant de les énumérer bientôt dans ses carnets d’adulte conquérant, il traduit Virgile, écrit une tragédie, à quinze ans. En 1817 son poème «  le Bonheur que procure l’étude «  obtient la cinquième place au concours de l’Académie Française. Il en est à la fois heureux et marri ..

    En 1818 Victor renonce à Polytechnique, et puisqu’il faut faire des études, il s’inscrit en droit. La plume, elle, ne cesse de tourbillonner. En février, 1819 elle rapporte de l’académie des Jeux Floraux de Toulouse un lys d’or pour une ode sur le rétablissement de la statue d’Henri IV; Ce lys d’or , premier trophée demeurera longtemps accroché au-dessus de la cheminée dans les différentes demeures hugoliennes. Sa mère en est très fière, mais elle est malade, très malade .. Elle meurt le 27 juin 1821. Victor est désemparé. Il quitte Paris, à pied.. Pendant trois jours il marche sans s’arrêter … Ou va - t-il ? A Dreux chez Monsieur et Madame Foucher, les parents d’Adèle , une jeune femme dont il est tombé amoureux , Eugène le frère de Victor lui aussi lui voue un amour fou …

    Adèle et Victor se marient .. Eugène devient fou, il mourra en 1837 - Victor en ressent jun lourd chagrin mais ne cesse d’écrire, de publier «  Odes et poésies diverses » puis en 1823 «  Hans d’Islande ».

    Les années Juliette : Victor Hugo va recevoir plus de vingt mille lettres aussi débordantes d’amour, toutes envoyées par celle qui lui a consacré sa vie : Juliette Drouet.. La fidélité de Juliette est absolue pendant cinquante ans, jusqu’à sa mort! Elle va le suivre partout, elle est sa muse, son inspiratrice, son ange gardien et consolateur. Elle demeure cloitrée et cachée comme il l’exige, recopiant les manuscrits, toujours dans l’ombre, sans jamais protester, supportant tout de Victor, même ses infidélités .

    La mort de sa fille Léopoldine est une tragédie pour lui ..A travers le recueil «  Les contemplations » on peut lire l’image d’un père qui a failli mourir de chagrin, qui surmonte sa douleur, qui se résigne ..

    Victor Hugo se lance en politique à corps perdu , depuis toujours sensible à la misère, il commence un roman intitulé provisoirement «  Les misères » qui deviendra «  Les Misérables » … Nommé pair de France, il prononce son premier discours à la Chambre le 19 mars1846 , il est élu déplu à Paris… Il fuit ensuite en Belgique à cause de Louis Napoléon..

    La popularité de Victor Hugo est immense lorsqu’il rentre en France .. On reconnaît en lui le défenseur des opprimés, le proscrit qui n’a cessé de combattre le pouvoir que s’est accordé un seul homme - Napoléon III…

    Dans sa vie privée, le sort s’acharne contre lui : son fils Charles meurt subitement, à Bordeaux. En 1872 sa fille Adèle, qui a vécu un amour malheureux pour un officier anglais , devient folle . Elle est internée à Saint Mandé ou elle mourra en 1915. En décembre 1873 il perd son second fils François Victor. , En 1877 il publie la deuxième partie de «  La légende des Siècles », puis l’émouvant «  Art d’être grand-père » ….

    Après une congestion cérébrale qui le terrasse en 1878 Victor cesse quasiment d’écrire.. Le 11 mai 1883 celle qui l’a toujours aimé au-delà de tout , Juliette, meurt , à soixante dix sept ans..

    Le 15 mai 1885 Victor Hugo prend froid.. Le lendemain il est alité avec une forte fièvre qui ne le quitte pas dans les jours qui suivent. Il meurt d’une congestion pulmonaire le vendredi 22 mai , à quatre vingt trois ans. Le gouvernement décide de lui faire des obsèques nationales. Son corps est exposé sur un immense catafalque installé sous l’Arc de Triomphe. Plus de deux millions de personnes suivent ses obsèques, le 1 er juin. Il est conduit tout droit au Panthéon, dans le corbillard qu’il avait choisi : celui des pauvres..

    Hugo vous parle :

    «  la nuit, on pense mieux, la tête est moins pleine de bruits » (Ruy Blas.)

    «  La haine, c’est l’hiver du cœur «  ( les Contemplations)

    «  je n’ai plus d’ennemis quand ils sont malheureux ( Carnets)

    «  Les mots sont les passants mystérieux de l’âme » ( Les Châtiments)

    « la musique, c’est du bruit qui pense ( Fragments)

    «  Ainsi, la paresse est mère, elle a un fils, le vol et une fille ,la faim ( Les misérables)

    «  Etre contesté, c’est être constaté » (Carnets)


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  • PSYCHOTHERAPIES ET PSYCHANALYSE

    Grâce aux médias, et notamment la télévision, chacun sait que tous les «  maux de l’âme » méritent une prise en charge psychologique. Chagrin, phobie, deuil…. Impuissant devant la souffrance, on réfléchit. Consulter ? L’idée de tout changer séduit mais fait également peur. Trois millions de français suivent ou ont suivi une psychothérapie. Seul un quart d’entre eux suivent une analyse dite classique. Ce qui indique que les trois quarts des français qui suivent une thérapie préfèrent les thérapies à court terme, pas forcément basées sur la parole .

    On distingue la psychothérapie :

    - qui vise par une approche psychologique, le traitement de symptôme et le développement personnel - de la psychanalyse, méthode plus longue qui explore le psychisme à travers ses productions conscientes et inconscientes.

    UNE PSYCHOTHERAPIE: POURQUOI ? COMMENT ?

    Une psychothérapie est un ensemble de techniques qui visent au traitement des maladies mentales, des inadaptations ou des troubles psychosomatiques par l’intermédiaire de procédés psychiques. Derrière le label «  psy » se profilent en France environ 50 000 professionnels, dont les psychothérapeutes qui n’ont pas encore de statut réglementé. Alors vers qui se tourner ? Comment s’orienter ?

    Toutes les psychothérapies s’intéressent aux symptômes douloureux ou au développement de la personne, à ses ressources intérieures. Elles offrent au patient une vision différente de sa souffrance, qui le libère de son enfermement ou lui ouvre des perspectives nouvelles. Toute thérapie implique un changement. La thérapie consiste à demander à une tierce personne d’éclaircir les problèmes qui se posent entre nous et nous. Peu importe l’âge, une thérapie pour un enfant ou un adulte ne peut fonctionner que si celui-ci est conscient d’une souffrance et désireux de s’en débarrasser. Le plus souvent, on oppose psychanalyse et psychothérapies. La première , qui est un travail de longue haleine, propose une exploration de l’inconscient, un TRAVAIL PROFOND SUR SOI. Le but de la cure est de réconcilier le patient avec sa vérité profonde et d’acquérir une meilleure connaissance de soi même.

    La guérison, ou plutôt la suppression du symptôme ou l’accès à un mieux vivre n’a pas la priorité, l’objectif est de dénouer l’énigme du symptôme. Les autres thérapies ont pour objectif de privilégier la guérison du patient et accéder à une vie de meilleure qualité. Changer d’abord, comprendre si nécessaire. On peut dire que l’efficacité d’une thérapie ou d’une analyse dépend du savoir faire du praticien, beaucoup plus que de la méthode utilisée. De façon schématique, on peut dire que la thérapie brève est préconisée quand le problème est précis, ponctuel et bien circonscrit: arrêter de fumer, de rougir , d’être stressé… Une thérapie brève ou moyenne peut être indiquée en période de crise : difficultés relationnelles (sexuelles, conjugales, professionnelles . Une psychanalyse est recommandée pour des personnes qui vont «  assez bien » dans la vie sociale et qui souhaitent entrer dans un processus de connaissance de soi. En prenant conscience de la manière dont leurs souffrances enfouies s’enracinent dans leur histoire personnelle.

    LES PSYCHOTHERAPIES DE COURTE DUREE

    LES THERAPIES COMPORTEMENTALES ET COGNITIVES

    Elles visent à déconditionner les patients de certains blocages ou phobies. ; peu à peu le patient est mis face à des situations qui l’angoissent pour apprendre à dépasser des obsessions ou des troubles post-traumatiques. Ces thérapies sont généralement assez courtes et localisées sur la guérison de symptômes.

    Les thérapies comportementales corrigent un comportement ,une peur, une obsession, une inaptitude.

    L’HYPNOSE ERIKSONNIENNE

    Elaborée par un psychothérapeute de renommée internationale, Milton Erickson , le thérapeute travaille sur les états de conscience modifiées (EMC) permettant de mobiliser les souvenirs enfouis et les ressources profondes de l’inconscient. L ‘individu plonge dans une forte suggestibilité. L’objectif est de libérer l’inconscient pour que le patient adopte d’autres comportements. L’hypnose permet de contourner les résistances de la conscience. Il faut compter cinq à six séances pour voir apparaître des changements . La durée est de quelques semaines.

    LA SOPHROLOGIE

    La sophrologie vise «  l’harmonie de la conscience » par le renforcement du schéma corporel, la visualisation et la stimulation de l’imaginaire. A terme, elle elle crée des automatismes basés sur le contrôle de soi. La sophrologie est à la fois une science qui étudie la conscience de l’homme , une philosophie humaniste et un ensemble de méthodes d’entrainement utilisant la relaxation. Cette méthode est inspirée de l’hypnose et maintient l’activité consciente à la frontières de l’endormissement. Elle dure de quelques semaines à une année à une raison d’une séance par semaine.

    La sophrologie convient à tout âge, elle aide à trouver son équilibre , prévient les tensions et les surmenages et supprime des troubles tels que l’insomnie, la spasmophilie, l’angoisse, la timidité ou encore le manque de confiance en soi.

    LES PSYCHOTHERAPIES DE MOYENNE DUREE

    Le psychodrame : c’est une psychothérapie de groupe fondée sur le jeu théâtral visant à libérer les individus de leurs comportements. L’efficacité thérapeutique repose sur la fiction du jeu qui déjoue la censure.

    La gestalt thérapie : c’est une approche globale de l’individu selon les cinq principales dimensions de l’être ( physique, affective, intellectuelle, sociale, et spirituelle).. Le travail es ta la fois verbal et corporel et se pratique à la fois en thérapie individuelle et en thérapie de groupe. Le but de la thérapie est de rendre le patient capable de ne pas dépendre des autres et délai faire découvrir qu’il peut faire beaucoup de choses seul .. La durée est d’une séance par semaine pendant deux ou trois ans .

    La thérapie familiale : Dans ce cadre, le symptôme de l’enfant n’est plus interprété comme le seul signe de difficultés individuelles mais plutôt comme le révélateur de relations dysfonctionnelles impliquant la famille entière. Le thérapeute se concentre sur la détermination des rôdes et des places de chacun et aide à la positivassions des ressentis conflictuels.

    Le symptôme du patient désigné est le signe que la famille doit s’adapter à une nouvelle situation ( un deuil, l’entrée d’un enfant dans l’adolescence) mais qu’elle résiste au changement. La thérapie familiale est particulièrement préconisée en cas de symptômes psychosomatiques tels que l’anorexie, la boulimie , mais également la toxicomanie et l’alcoolisme. La durée d’une thérapie familiale oscille entre quelques mois et quatre ans à raison d’une séance par semaine.

     

     

    LA PSYCHOTHERAPIE LONGUE : LA PSYCHANALYSE

    Les pensées psychanalytiques

    Issue de l’hypnose et de l’étude des rêves, Freud élabore une méthode appelée psychanalyse. C ‘est technique qui se donne pour objectif de découvrir au plus profond de notre inconscient, la source de nos souffrances psychique et nous permet de vivre avec.

    Cependant la psychanalyse moderne n’est pas un monolithe: elle se compose de diverses tendances mettant l’accent sur un aspect ou un autre. La référence historique reste la pensée freudienne mais le XXe siècle a tout connu de grands psychanalyses qui ont mis l’accent sur différentes problématiques.

    CARL JUNG Médecin psychiatre, il devient en 1906 le disciple de Freud, et ainsi l’un des fondateurs de la psychanalyse. En 1913 Jung se distingue de son maître et son opposition porte surtout sur la méthode. Alors que Freud en a rigoureusement fixé les processus, Jung opte pour une démarche personnelle, empirique: chacun doit trouver la liberté de trouver, conduit par son propre inconscient, son cheminement particulier. Leur divergence est surtout importante sur les contenus même de l’inconscient. Là ou Freud statue uniquement les désirs sexuels refoulés, Jung perçoit d’autres contenus, riches de forces créatrices. Pour l’explorer il étudie les grands mythes fondateurs, les religions, les arts.

    JACQUES MARIE LACAN : il a puisé dans la théologie, la cybernétique, l’ethnologie, la linguistique et les mathématiques pour enrichir la psychanalyse. Peu désirer de s’en tenir aux dogmes, il a introduit de nouveaux concepts prolongeant la théorie freudienne. Notamment «  le stade du miroir » qui rend compte de la genèse du moi, le sujet acquiert la conscience d’avoir un moi. Toute psychanalyse débute par des entretien préliminaires pour cerner la problématique du patient et tester son désir d’entreprendre une analyse . Chez les lacaniens, ils durent plusieurs semaines. Le patient est ensuite invité à s’allonger dès que l’analyse est placé en tant que «  sujet supporté savoir ». La cause de la souffrance. Ce qui, d’après Lacan, signe la mise en place du transfert.

    Le travail de l’analyste consiste à rendre visible une vérité que notre conscience s’efforce de fuir car trop désagréable. C’est adire contraire à la morale, aux règles éducatives, à nos idéaux, et à l’image que nous voulons donner de nous .

    Le sens de nos symptômes de nos difficultés existentielles se d’issue dans l’inconscient, c’est-à-dire dans nos rêves, nos lapsus, nos actes manqués, dans les propos que nous énonçons sans réellement nous entendre.

    Le patient est donc invité à dire tout ce qui lui passe par la tête, à associer ses idées sans les trier ni les censurer. L’analyse ne fournit ni explication, ni conseil. Il intervient uniquement pour aider le patient à s’entendre. La fréquence des séances est de deux à trois fois par semaine, et dure plusieurs années ( minimum cinq ans)

    Le transfert : est indispensable pour faire avancer l’analyse. Le psychanalyse n’st pas lao en tant que personne réelle, mais pour que le patient puisse lui donner successivement les visages de tous les personnages importants de son histoire , retrouver les sentiments qu’il a éprouvé face à eux et les analyser pour s’en débarrasser. Par l’effet du transfert, le patient devient très dépendant de l’analyste. Celui dit doit donc respecter une éthique : réserve, respect de la parole de l’autre et non interventionnisme.

    Le rôle de l’argent est un élément essentiel delà psychanalyse. En effet c’est l’argent qui permet au patient de bénéficier d’une écoute professionnelle et de se libérer ainsi de toute dette envers l’analyse.

    La psychanalyse considère le patient dans son ensemble. Ce dont il souffre est pour lui une façon d’exprimer quelque chose qu’il ne peut pas dire avec des mots et qui renvoie toujours à son histoire personnelle. Chaque symptôme est donc unique et pour guérir, il ne suffit pas de le supprimer mais il faut savoir ce qui l’a provoqué.

    En analyse tout renvoie toujours au passé, alors que la plupart des psychothérapies ne considèrent que «  l’ici et maintenant ». En s’accordant des priorités différents, les thérapies brèves et les thérapies longues peuvent être envisagées comme des approches complémentaires. En effet, dans la chronologie de la maturation personnelle, il y’a un temps pour la prise de conscience, un temps pour comprendre, et un temps pour vivre mieux. Nous sommes tous confrontés à des moments difficiles

    et nous pourrons les surmonter d’autant mieux que nous aurons «  réparer » les blessures du passé


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  • LES EPICURIENS ET LA RECHERCHE DU PLAISIR

    Si le plaisir, comme le dit Epicure, est le «  souverain bien » et le but de la morale, l’épicurisme n’est pourtant pas un appel à la débauche. Il s’agit au contraire d’une morale ascétique qui associe plaisir et vertu.

    Dès leur naissance, les hommes recherchent spontanément le plaisir, par la sensation de bien être, et fuient la douleur. Epicure estime qu’il est naturel de rechercher le plaisir, car c’est vivre en conformité avec la nature. L’homme malheureux est celui qui a oublié la nature en lui et qui s’égare dans des désirs vains et artificiels. Il lui faut revenir aux exigences naturelles et laisser la nature en lui être juge du bien comme du mal, plutôt que de vouloir juger par lui-même de la voie à suivre.

    C’est par la sensation du plaisir que la nature prononce en nous son jugement. S’il est naturel, le plaisir est ainsi limité : suivre la nature signifie rester dans les bornes que celle-ci impose. Pour ce faire, il convient de distinguer les désirs naturels des désirs vains, des désirs d’opinion. Certains désirs, enseigne Epicure, sont naturels et nécessaires ( boire ou manger), d’autres naturels non nécessaire ( désir sexuel ou esthétique), certains encore ni naturels ni nécessaires ( le désir de gloire ou d’opulence)..La poursuite de ces derniers conduit inévitablement les hommes à l’insatisfaction car ils sont déjà illimités et dépassent la norme naturelle.

    Seule la satisfaction des désirs naturels et nécessaires est source d’un plaisir stable.

    On a pu reprocher à Epicure de ne livrer qu’une définition négative du bonheur. Comment la privation ou l’absence de trouble pourraient-elles constituer le bonheur ? Cette absence de trouble est certes négative, mais comme le dit le philosophe français Marcel Conche commentant cette notion d’ataraxie «  l’absence de désordre est la positivité de l’équilibre » - Ainsi, le «  plaisir du ventre », c’est-à-dire la satisfaction des besoins vitaux, est la condition même de l’équilibre et de la sérénité.

     Pour être heureux, dira sobrement Epicure, il faut manger du pain et boire de l’eau. Le plaisir naturel est au fondement du bonheur véritable du sage. En effet, ne désirant rien qui excède les limites naturelles, celui-ci parvient à un état d’indépendance d’autarcie dans lequel le corps et l’âme s’équilibrent


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