• VICTOR HUGO

    UNE NUIT QU'ON ENTENDAIT LA MER SANS LA VOIR

    Quels sont ces bruits sourds ?
    Ecoutez vers l'onde
    Cette voix profonde
    Qui pleure toujours
    Et qui toujours gronde,
    Quoiqu'un son plus clair
    Parfois l'interrompe... -
    Le vent de la mer
    Souffle dans sa trompe.

    Comme il pleut ce soir !
    N'est-ce pas, mon hôte ?
    Là-bas, à la côte,
    Le ciel est bien noir,
    La mer est bien haute !
    On dirait l'hiver ;
    Parfois on s'y trompe... -
    Le vent de la mer
    Souffle dans sa trompe.

    Oh ! marins perdus !
    Au loin, dans cette ombre
    Sur la nef qui sombre,
    Que de bras tendus
    Vers la terre sombre !
    Pas d'ancre de fer
    Que le flot ne rompe. -
    Le vent de la mer
    Souffle dans sa trompe.

    Nochers imprudents !
    Le vent dans la voile
    Déchire la toile
    Comme avec les dents !
    Là-haut pas d'étoile !
    L'un lutte avec l'air,
    L'autre est à la pompe. -
    Le vent de la mer
    Souffle dans sa trompe.

    C'est toi, c'est ton feu
    Que le nocher rêve,
    Quand le flot s'élève,
    Chandelier que Dieu
    Pose sur la grève,
    Phare au rouge éclair
    Que la brume estompe ! -
    Le vent de la mer
    Souffle dans sa trompe.

    VICTOR HUGO

    grosse-vague.jpg

  • Commentaires

    1
    Dimanche 10 Janvier 2010 à 01:11
    clementine
    Une mer bleue. un poème du passé toujours actuel. une mer bleue.. 
    c'est un flot de mot qui n'a pas de temps.
    bonne soirée
    clem 
    2
    Dimanche 10 Janvier 2010 à 19:18
    tagazou
    Quand on plonge danq les mots de Victor Hugo, on est emporté!
    Bonne soirée
    3
    Dimanche 10 Janvier 2010 à 19:46
    guinyv
    Merci Sylvie ... bonne soirée Amitiés Yves
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