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sylvie06 dans
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27 Août 2008 à 21:52
LA COLERE EST INDISPENSABLE
La colère, dit on, est mauvaise conseillère. Et l'on ne tarit pas d'éloges pour celui qui sait la contenir ou la dissiper. La règle est de rester maître de soi même en toutes
occasions. Nous en sommes arrivés au point où la colère est presque devenue un tabou, au moins dans notre civilisation occidentale. C'est une tempête qui ferait trop de vagues inutiles
dans la mer d'huile de nos rapports policés.
Aussi dès leur jeune âge, apprend-on aux enfants à réprimer leurs accès de fureur, dans lesquels on ne veut voir que le signe d'un " sale caractère". Les petites
filles sont particulièrement brimées, lorsqu'elles laissent exploser leur furie,on les taxe de " méchanceté" cette association s'inscrit en clair dans la mémoire de l'enfant pour qui la
manifestation de son humeur devient quelque chose de négatif et de coupable.
Pourtant la nature nous montre partout que la colère est une composante de la vie et qu'elle y joue un rôle des plus utiles. N'est-elle pas l'ultime moyen
pour éviter la violence physique ? C'est par ses grondements que le fauve prévient un intrus qu'il a pénétré sa chasse gardée. Un ours qui serait atteint de surdité risque de créer malgré lui une
situation extremement dangereuse.... L'attitude, l'image, le visage que nous présentons sont des signaux que nous donnons aux autres de notre importance et des risques qu'ils courent à
nous défier.
Nos rapports sont régis par des codes et la colère n'est au fond qu'un moyen de communication comme un autre. Elle figure ce qu'on appelle " les sommations
d'usage", mais elle va plus loin encorel puisqu'elle offre la possibilité d'un retour à la communication.La colère crève l'abcès.
il faut prendre garde au fait que , pour être saine et juste, la colère doit nécessairement être adressée à qui de droit. Etouffée ou
décalée,la colère s'installe dans la permanence. On est passé de la simple expression d'une émotion à un trait de caractère. Les individus sont constamment sous pression et reproduisent
inlassablement la meme situation comme un disque rayé, c'est à quoi le maladif se répère..; mais ce n'est pas parce que le disque est rayé que' la musique est mauvaise..
Il faut sortir de nos gonds seulement lorsque le besoin s'en fait vraiment sentir, c'est à dire lorsque nous sentons une atteinte à notre personnalité
ou à nos droits. Il est normal qu'un bébé soit en colère si on ne lui donne pas à manger, il ne fait que réclamer la satisfaction de ses besoins naturels .. L'homme en colère contre un
système injuste, qui bafoue ses droits, n'est pas un être hargneux mais un être debout, qui refuse d'abdiquer.
Se priver d'une colère saine, c'est se priver de la communication avec les autres. Et si celle ci est inexistante, alors nous ne serons pas en communication
avec nous mêmes. La thérapie s'efforce de restaurer ce dialogue. Reste cependant à se proteger de la colère des autres. Ce n'est d'ailleurs pas toujours nécessaire: si elle est justifiée, si
elle est jeu, il faut l'accepter comme tel, c'est à dire comme un moyen de rétablir la relation. Mais si on a affaire à une colère déplacée, grande est la tentation d'y répondre et de
se soulager à son tour...