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Par sylvie06 le 17 Novembre 2019 à 02:02
JE SUIS.....
Je suis....
Je suis le bleu du ciel et l'ocre de la terre
Le vent de la forêt
Le rouge du pavot
La blancheur de la plume et le noir du mystère
Je vibre dans le jaune habillant l'abricot
Sanglote dans le gris des plus funestes orages
Et ruisselle dans l'or de l'âme du soleil
Je suis dans les reflets du pllus petit rivage
Le mauve du lilas
Le rose sans pareil de la fleur éternelle et des feux du flamant
Je suis tous les reflets argentés de la lune
Au coeur de la moindre étoile
Au bord du firmament
Et ceux ou te sourit la blondeur de la dune
Dans le trille du merle
Le rire du ruisseau
J'éclate en mille sons ou chante la tendresse
Vibrato de bonheur comblant chaque ruisseau
Et je danse toujours dans le feu qui se dresse
Je suis tous les flocons doux cristaux de neige
Qui dessinent dans l'air leur valse de froid
Et les gouttes de pluie en rondes ou manège
abreuvant le sol sec lorsque l'été fait loi
Je perle dans la sève éttofant les ramures
Dans les sillons du champs que l'homme a labouré
Ou geint le souvenir d'un grand choc des armures
Et niche la colombe au tendre bec doré
Je suis clair,je suis sombre à tout instant du jour
Mes couleurs sont partout dans l'ombre ou la lumière
Mes chagrins, ma colère et surtout mon amour
Je suis le cri du vent
Sa chanson coutumière
L'arôme de la mousse et le goût des embruns
Je transperce la nuit des mes clartés sans nombre
Je donne leur nuance aux plus simples des parfums
Et je chante pour toi lorsque ton coeur est sombre
Regarde - moi .....sens -moi.....
Toi, qui dans tes hivers recherche une lueur et la force de vivre
Car je suis toujours là
Je me nomme " UNIVERS "
et je m'offre en ami pour tout ce que je livre......
Tres beau texte de Johanne Hauber -Bieth......
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Par sylvie06 le 21 Septembre 2018 à 00:08
Soleils couchants
Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées ;
Demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit ;
Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées ;
Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit !Tous ces jours passeront ; ils passeront en foule
Sur la face des mers, sur la face des monts,
Sur les fleuves d'argent, sur les forêts où roule
Comme un hymne confus des morts que nous aimons.Et la face des eaux, et le front des montagnes,
Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts
S'iront rajeunissant ; le fleuve des campagnes
Prendra sans cesse aux monts le flot qu'il donne aux mers.Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête,
Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux,
Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête,
Sans que rien manque au monde immense et radieux !
Victor Hugo, Les Feuilles d'Automne
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Par sylvie06 le 14 Janvier 2017 à 22:45
L'oiseau
Un oiseau siffle dans les branches
Et sautille gai, plein d’espoir,
Sur les herbes, de givre blanches,
En bottes jaunes, en frac noir.C’est un merle, chanteur crédule,
Ignorant du calendrier,
Qui rêve soleil, et module
L’hymne d’avril en février.Pourtant il vente, il pleut à verse ;
L’Arve jaunit le Rhône bleu,
Et le salon, tendu de perse,
Tient tous ses hôtes près du feu.Les monts sur l’épaule ont l’hermine,
Comme des magistrats siégeant.
Leur blanc tribunal examine
Un cas d’hiver se prolongeant.Lustrant son aile qu’il essuie,
L’oiseau persiste en sa chanson,
Malgré neige, brouillard et pluie,
Il croit à la jeune saison.Il gronde l’aube paresseuse
De rester au lit si longtemps
Et, gourmandant la fleur frileuse,
Met en demeure le printemps.Il voit le jour derrière l’ombre,
Tel un croyant, dans le saint lieu,
L’autel désert, sous la nef sombre,
Avec sa foi voit toujours Dieu.A la nature il se confie,
Car son instinct pressent la loi.
Qui rit de ta philosophie,
Beau merle, est moins sage que toi !Théophile Gautier.
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Par sylvie06 le 19 Mai 2015 à 22:40
BARBARA
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Épanouie, ravie, ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t’ai croisé rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N’oublie pas
Un homme sous un porche s’abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante, ravie, épanouie
Et tu t’es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m’en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j’aime
Même si je ne les ai vu qu’une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s’aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara
N’oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l’arsenal
Sur le bateau d’Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu’es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d’acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n’est plus pareil et tout est abîmé
C’est une pluie de deuil, terrible et désolée
Ce n’est même plus l’orage
De fer d’acier et de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l’eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin, très loin de Brest
Dont il ne reste rien.JACQUES PREVERT
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Par sylvie06 le 19 Juillet 2014 à 23:20
Sur la plage
La plage étincelle, fume
Et retentit, vaste enclume
Que les vagues et le vent
Couvrent de bruit et d'écume.
Je vais, selon ma coutume,
Le long du galet mouvant,
Les yeux au large, rêvant
Quelque rêve décevant
Salé de fraîche amertume.
Avec leurs doux cris joyeux
Et leurs mines ingénues,
De beaux enfants, jambes nues,
Se mouillent à qui mieux mieux.
De loin, les suit et les gronde
Une vieille grand-maman.
Une jeune femme blonde
Lit toute seule un roman.
Les légères mousselines
Des nuages vagabonds
Se déchirent aux collines.
Les grandes vagues félines
Se cabrent, puis font des bonds.
Et je contemple l'abîme ;
Et je voudrais, âme et corps,
Me mêler aux longs accords
Qui roulent de cime en cime
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