• L'homme et la mer





    Homme libre, toujours tu chériras la mer !
    La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
    Dans le déroulement infini de sa lame,
    Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.

    Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
    Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
    Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
    Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

    Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
    Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;
    Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
    Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

    Et cependant voilà des siècles innombrables
    Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
    Tellement vous aimez le carnage et la mort,
    Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !

    Charles Baudelaire


  • Commentaires

    1
    Mercredi 21 Octobre 2009 à 23:30
    guinyv
    Merci pour ce poème d Baudelaire ..; bonne soirée Sandys amitiés yves
    2
    Jeudi 22 Octobre 2009 à 01:16
    Melancolie
    Très beau poème !
    Et j'aime bien à l'ouverture de ton blog, tu nous reçois avec ton beau sourire, Sylvie, Merci !
    Bisous
    Marie
    3
    Jeudi 22 Octobre 2009 à 01:49
    Renard
    Magnifique poème de Baudelaire...
    S'il pouvait se douter en l'écrivant que l'homme finirait par la tuer cette mer...
    Gros bisous de nuit à toi ma belle  
    4
    Jeudi 22 Octobre 2009 à 19:22
    clementine
    Jj'aime regarder les vagues de loin.
    bisous bisous
    clem
    5
    Jeudi 22 Octobre 2009 à 22:11
    Sandys
    moi aussi , mais chez nous il n'y a pas vraiment de vagues, la mediterannee ressemble à un grand lac.....sauf quand il y'a du vent ... Bisous  bisous Clem!! suis un peu hs , bronchite en cours!
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