-
Par sylvie06 le 26 Septembre 2021 à 01:31
Quand la rose s’entr’ouvre, heureuse d’être belle,
De son premier regard elle enchante autour d’elle
Et le bosquet natal et les airs et le jour.
Dès l’aube elle sourit ; la brise avec amour
Sur le buisson la berce, et sa jeune aile errante
Se charge en la touchant d’une odeur enivrante ;
Confiante, la fleur livre à tous son trésor.
Pour la mieux respirer en passant on s’incline ;
Nous sommes déjà loin, mais la senteur divine
Se répand sur nos pas et nous parfume encor.LOUISE ACKERMANN
votre commentaire -
Par sylvie06 le 6 Septembre 2020 à 00:41
Voici que la saison décline…
Voici que la saison décline,
L’ombre grandit, l’azur décroît,
Le vent fraîchit sur la colline,
L’oiseau frissonne, l’herbe a froid.
Août contre septembre lutte ;
L’océan n’a plus d’alcyon ;
Chaque jour perd une minute,
Chaque aurore pleure un rayon.
La mouche, comme prise au piège,
Est immobile à mon plafond ;
Et comme un blanc flocon de neige,
Petit à petit, l’été fond.
VICTOR HUGO
votre commentaire -
Par sylvie06 le 21 Octobre 2019 à 00:18
AUTOMNE
Dans le brouillard s'en vont un paysan cagneux
Et son boeuf lentement dans le brouillard d'automne
Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux.
Et s'en allant là bas le paysan chantonne
Une chanson d'amour et d'infidélité
Qui parle d'une bague et d'un coeur que l'on brise.
Oh! l'automne a fait mourir l'été
Dans le brouillard s'en vont deux silhouettes grises.
GUILLAUME APOLLINAIRE
votre commentaire -
Par sylvie06 le 30 Juin 2019 à 02:12
Elle aimait la vie, il aimait la mort.
Elle aimait la vie, il aimait la mort
Il aimait la mort, et ses sombres promesses,
Avenir incertain d'un garçon en détresse,
Il voulait mourir, laisser partir sa peine,
Oublier tout ses jours à la même rengaine,...
Elle aimait la vie, heureuse d'exister.
Voulait aider les gens et puis grandir en paix,
C'était un don du ciel, toujours souriante,
Fleurs et nature qu'il pleuve ou qu'il vente.
Mais un beau jour, la chute commença,
Ils tombèrent amoureux, mauvais choix,
Elle aimait la vie, et il aimait la mort.
Qui d'entre les deux allait être le plus fort?
Ils s'aimaient tellement, ils auraient tout sacrifié,
Amis et famille, capable de tout renier,
Tout donner pour s'aimer, tel était leur or,
Si différent et pourtant plus proche que tout
Se comprenant pour protéger un amour fou,
L'un rêvait de mourir et de s'envoler,
L'autre d'une vie avec lui, sans atrocités
Fin de l'histoire: obligés de se séparer,
Ils s'étaient promis fidélité éternelle
Aujourd'hui le garçon torturé vit pour elle,
Car la fille pour lui, a rendu ses ailes
Il aimait la mort, elle aimait la vie.
Il vivait pour elle, elle est morte pour lui.W. SHAKESPEARE
votre commentaire -
Par sylvie06 le 2 Juin 2019 à 23:20
BARBARA
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Épanouie, ravie, ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t’ai croisé rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N’oublie pas
Un homme sous un porche s’abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante, ravie, épanouie
Et tu t’es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m’en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j’aime
Même si je ne les ai vu qu’une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s’aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara
N’oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l’arsenal
Sur le bateau d’Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu’es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d’acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n’est plus pareil et tout est abîmé
C’est une pluie de deuil, terrible et désolée
Ce n’est même plus l’orage
De fer d’acier et de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l’eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin, très loin de Brest
Dont il ne reste rien.JACQUES PREVERT
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique