• LE BONHEUR AU QUOTIDIEN

    NE PAS CONFONDRE RISQUE ET DANGER

     

    Nous passons notre temps à nous protéger des dangers qui n’existent pas . Nous nous promenons dans le monde avec une épaisse armure sur les épaules  et nous finissons par nous habituer à son poids. Vivre sans elle nous emble désormais impensable.Le voudrions nous que nous ne saurions plus nous en défaire, tant cette cotte de mailles est devenue une seconde peau. “ comme s’affolent les enfants qui s’effraient de tout dans noires ténèbres, ainsi en pleine lumière il nous arrive d’appréhender des périls qui ne sont pas plus à craindre que ceux dont s’épouvante l’imagination des enfants”…. Ces paroles sont ceux d’Epicure …

    Nous hésitons à donner notre amour de crainte qu’on en profite, nous nous méfions de celui qu’on nous  offre comme d’une prison dorée… Avec nos amis comme avec nos collègues de bureau, nous éviterons un conflit ouvert, sain et assainissant, par peur des conséquences : nous préférons nous enliser dans la sécurité précaire du statu quo, fut elle, en matière de convivialité, une bombe à retardement. Nous n’exprimons pas nos sentiments parce que nous discernons là un danger confus: qui sait ce qui va sortir et comment cela sera reçu ?

    Notre attitude frileuse fait, bien sur , le bonheur des assureurs, à défaut du notre …

    On confond souvent risque et danger.  Toute entreprise à risque apparaît comme périlleuse et donc à proscrire.. Il faudra quand même admettre un jour que la vie est pleine de risques et qu’on ne peut pas la passer à s’enfermer chez soi pour se protéger.. Certes, il est agréable de rester à l’abri quand l’orage tonne dehors. Mais si je sors, je pourrai aussi apprécier le spectacle violent  de la nature, la beauté des éclairs, la force revigorante des rafales de vent. Je vivrai plus intensément ! car la politique de la protection à outrance est condamnée dans son principe même : celui qui atteint une sécurité à cent pour cent ne vit pas mieux. Il passe à côté de la vie.

    Quant aux garanties que nous pourrions nous mêmes offrir aux autres, elles sont illusoires. Certains s’imaginent, par exemple, qu’ils doivent “ assurer” leur partenaire de leur amour. Eh bien,ils peuvent se préparer à ramer! car si l’on rassure quelqu’un de cette manière, c’est qu’on pose comme à priori qu’il doute …et le doute s’installe! on passe les trois quarts de la relation en dénégations et en protestations de foi … Le bonheur de l’amour, là dedans, on l’oublie …

    Il faut savoir affronter le réel , à ne pas reculer devant l’expression de la violence … Le danger n’existe pas là ou on le croit..

    Certains psychanalystes ou autres thérapeutes estiment qu’il faut éviter les émotions fortes. Ils voudraient que notre barque reste sous le vent, bien ancrée dans la baie. Mais il est bon d’aller aussi au large, en pleine tempête, à prendre des paquets de mer … De toute façon c’est la fixité qui est problématique… Etre toujours dehors, ou toujours dedans, non ! il est bon d’alterner les plaisirs et de savoir prendre des risques.

    Car au fond, nous sommes beaucoup plus solides que nous le croyons. Et ne dit on pas que c’est dans l’adversité que se révèle souvent notre vraie valeur


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