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Par sylvie06 le 5 Août 2016 à 23:10
Page d’écriture
Deux et deux quatre
Quatre et quatre huit
Huit et huit font seize
Répétez! dit le maitre
Deux et deux quatre
Quatre et quatre huit
Huit et huit font seize
Mais voilà l’oiseau lyre
Qui passe dans le ciel
L’enfant le voit
L’enfant l’entend
L’enfant l’appelle:
Sauve-moi
Joue avec moi
Oiseau!
Alors l’oiseau descend
Et joue avec l’enfant
Deux et deux quatre...
Répétez! dit le maitre
Et l’enfant joue
L’oiseau joue avec lui...
Quatre et quatre huit
Huit et huit font seize
Et seize et seize qu’est-ce qu’ils font?
Ils ne font rien seize et seize
Et surtout pas trente-deux
De toute façon
Et ils s’en vont.
Et l’enfant a caché l’oiseau
Dans son pupitre
Et tous les enfants
entendent sa chanson
et tous les enfants
entendent sa musique
et huit et huit à leur tour s’en vont
et quatre et quatre et deux et deux
à leur tour fichent le camp
et un et un ne font ni une ni deux
un et un s’en vont également.
Et l’oiseau lyre joue
Et l’enfant chante
Et le professeur crie:
Quand vous aurez fini de faire le pitre!
Mais tous les autres enfants écoutent la musique
Et les murs de la classeS’écroulent tranquillement.
Et les vitres redeviennent sable
L’encre redevient eau
Les pupitres redeviennent arbres
La craie redevient falaise
Le porte-plume redevient oiseau.
JACQUES PREVERT
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Par sylvie06 le 28 Janvier 2016 à 18:18
On croit la vie plus belle
A l'autre bout du ciel*
Mais nous avons peut être au coeur
Ce qu'on cherchait ailleurs.
On part souvent trop loin,
Oui mais quand on revient
Quelque chose en nous a changé,
On a enfin la vérité
Le vrai soleil n'est pas celui
Qui brille la-haut pour les oiseaux,
Le vrai soleil n'est pas celui
Qui brûle la peau lorsqu'il fait beau,
Quand on est heureux,
Ce n'est qu'au fond de nous
Qu'il s'éveille et qu'il grandit,
le vrai soleil brille au fond de nos yeux
On ne l'a jamais vu dans le ciel en plein midi
Au temps des cheveux gris,
Au bout de notre vie,
Quand nos coeurs seront presque usés
Dans tes yeux je le verrai s'éterniser.
Le vrai soleil n'est pas celui
Qui met ses diamants sur l'océan,
Le vrai soleil peut se lever
Un soir à minuit si ça lui dit .
Il peut venir un jour sous la pluie nous aveugler,
C'est en dedans qu'il nous éblouit de sa clarté.
Le vrai soleil est au fond de nos yeux
Quand on est heureux ..
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Par sylvie06 le 3 Octobre 2015 à 21:33
Les cheveux
Simone, il y a un grand mystère
Dans la forêt de tes cheveux.
Tu sens le foin, tu sens la pierre
Où des bêtes se sont posées ;
Tu sens le cuir, tu sens le blé,
Quand il vient d'être vanné ;
Tu sens le bois, tu sens le pain
Qu'on apporte le matin ;
Tu sens les fleurs qui ont poussé
Le long d'un mur abandonné ;
Tu sens la ronce, tu sens le lierre
Qui a été lavé par la pluie ;
Tu sens le jonc et la fougère
Qu'on fauche à la tombée de la nuit ;
Tu sens la ronce, tu sens la mousse,
Tu sens l'herbe mourante et rousse
Qui s'égrène à l'ombre des haies ;
Tu sens l'ortie et le genêt,
Tu sens le trèfle, tu sens le lait ;
Tu sens le fenouil et l'anis ;
Tu sens les noix, tu sens les fruits
Qui sont bien mûrs et que l'on cueille ;
Tu sens le saule et le tilleul
Quand ils ont des fleurs plein les feuilles ;
Tu sens le miel, tu sens la vie
Qui se promène dans les prairies ;
Tu sens la terre et la rivière ;
Tu sens l'amour, tu sens le feu.
Simone, il y a un grand mystère
Dans la forêt de tes cheveux.REMY DE GOURMONT
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Par sylvie06 le 31 Août 2015 à 00:29
Le temple est en ruine au haut du promontoire.
Et la Mort a mêlé, dans ce fauve terrain,
Les Déesses de marbre et les Héros d'airain
Dont l'herbe solitaire ensevelit la gloire.Seul, parfois, un bouvier menant ses buffles boire,
De sa conque où soupire un antique refrain
Emplissant le ciel calme et l'horizon marin,
Sur l'azur infini dresse sa forme noire.La Terre maternelle et douce aux anciens Dieux
Fait à chaque printemps, vainement éloquente,
Au chapiteau brisé verdir une autre acanthe ;Mais l'Homme indifférent au rêve des aïeux
Ecoute sans frémir, du fond des nuits sereines,
La Mer qui se lamente en pleurant les sirènes.JOSE MARIA DE HEREDIA
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