• Contrairement à une idée communément admise, la violence n'est directemen liée  ni à l'injustice, ni à la blessure, ni à la frustration, mais à l'impuissance à gérer ses affects devant ces situations difficiles, à exprimer ses besoins et à recevoir satisfaction. La distinction est d'importance. C'est l'impuissance qui préside à la violence.

     

    Quand les émotions ressenties à l'occasion de la blessure, de l'injustice ou de la frustration sont exprimées et entendues, la personne qui les subit peut restaurer son intégrité. La violence n'est pas colère, elle est l'échec de la colère.

     

    Quan on n'a pas la responsabilité de s'affirmer, d'être entendu, de résoudre un problème, on se sent impuissant et de plus en plus dépendant d'autrui. On se sent petit, on a de plus en plus peur. A la douleur s'ajoute le ressentiment. Trop de besoins non satisfaits, mais surtout l'absence de pouvoir réel sur sa vie, font le lit de la violence. La haine est accumulation de sentiments d'injustice, de détresse, de frustration qui n'ont pu trouver d'issue.

     

    IMPUISSANCE A ETRE ENTENDU

     

    La violence sévit maintenant jusque dans les écoles. Hier encore obéissants, les enfants osent aujourd'hui s'attaquer aux représentant de l'autorité.  Un proviseur agressé, un professeur molesté, c'est alarmant. Et les gens glosent sur la dégradation de la société et la perte des valeurs. On accuse le chômage,les parents démissionnaires.

     

    On conspue la violence des jeunes contre les adultes, on oublie un peu vite le nombre d'enfants mutilés dans leur âme par des parents ou des enseignants peu scrupuleux .. Combien ont reçu des coups à la maison mais aussi à l'école? Combien ont été humiliés devant leurs camarades.. ,? Combien ont été abusés sexuellement dans le silence le plus complet par un professeur pédophile? Les jeunes qui cassent    et frappent ont-ils toujours été respectés par les adultes... Toutes ces souffrances qu'on n'a pas voulu entendre sont devenues haine. La violence des enfants est une réaction à la violence institutionnelle qui leur est faite, elle est aussi expression de la rancune contre des parents qui ne savent pas être parents, contre la société qui a réduit leurs parents à une forme d'esclavagz,les invitant à être des rouages inconscients d'une civilisation de plus en plus anonyme et privée de sens.

     

    Quand les mots ne passent plus, quand les besoins deviennent tels qu'ils ne sont plus gérables, la violence représente une ultime tentative de porter un message, un effort désespérer en vue de provoquer un contact, de combattre la terrible impuissance à se faire entendre..


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