• Le temps guérit tout,, l'erreur est humaine, personne n'est iremplaçable....Elles sont nombreuses ces phrases toutes faites et passe-partout qu'on prononce sans y penser... Un auteur a démontré avec humour que ces formules de sagesse populaire recèlent souvent de véritables leçons de philosophie....

    Vous croyez farouchement que " quand on veut  on peut ?' .. Vous êtes stoïcien! le proverbe " l'argent ne fait pas le bonheur" vous fait bondir ? vous partagez l'opinion d'Aristote pour qui " le bonheur ne saurait se passer de biens extérieurs...." Serions nous donc philosophes sans le savoir ?

    ETRE SOI-MEME

    S'il y'a deslieux et des moments où l'on est soi-même, c'est qu'il existe aussi d'autres lieux et d'autres moments où on ne l'est pas. Il y'aurait donc une façon vraie d'être soi, et une autre , moins authentique. Ce ne serait que pour les grandes occasions- les vacnces, l'amour,le sport, l'art, etc.... que nous laisserions libre cours à l'être que nous sommes véritablement, dans la vie de tous les jours, nous nous contenterions d'endosser des rôles, de jouer différents personnages; Si tout le monde ne mène pas une double vie, tout le monde, en revanche  joue un double jeu...ou plutôt un double Je.... Etre soi-même, ce serait non plus être en représentation mais en liberté délivré de la crainte du jugement et du regard des autres, se retrouver après s'être longtemps perdu.  On s'affranchit alors de toutes les conventions - sociales, familiales, professionnelles et morales, qui nous briment et nous griment.

    Nous parlons de l'innocence de l'enfant. N'est ce pas qu'il est lui même, qu'il ne joue aucun rôle? Mais très vite, on " change"et on se " corrompt", être adulte revenant à vouloir " être un autre"...Le problème n'est pas que l'on ne puisse pas être soi même, mais qu'on ne le veuille pas...On cherche en permanence à endosser la personnalité et le rang de quelqu'un d'autre, en le singeant souvent ...

    Cet être imaginaire nous occupe et nous préoccupe plus que notre être véritable, disait Pascal.. Nous ne nous contententons pas de la vie que nous avons en nous et en notre propre être,nous voulons vivre dans l'idée des autres d'une vie imaginaire, et nous nous efforçons pour cela de paraître., nous travaillons incessament à embellir et conserver notre être imaginaire,et négligeons le véritable..

    Si l'on joue à l'intello, au réac, ou à la femme libérée, ce n'est pas parce que nous laissons le paraître étouffer pour être authentique, c'est parce que cet être, nous ne voulons pas l'être. La pire des tortures serait de nous obliger à fixer cet être vide et creux que nous sommes ,au fond. Le diagnostic de Pascal est brutal et radical, mais il insiste, et il est difficile de ne pas admettre que l'exemple comporte une part de vérité : si nous aspirons vraiment à être nous memes, , comment alors expliquer,que le pire supplice que l'on puisse infliger à un homme est de lui demander de rester un instant seul dans sa chambre- face à lui-même!


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  • " Le temps guérit de tout" , " l'erreur est humaine" , elles sont nombreuses ces phrases toutes faites et passe-partout qu'on prononce sans y penser ..  Ces formules de sagesse populaire recèlent souvent de véritables leçons de philosophie ..

     

    L'ESPOIR FAIT VIVRE

     

    Les cernes sous les yeux profonds comme des canyons, le regard perdu, le coeur qui hésite entre l'arrêt ou la nausée, qu'est ce qui fait que, malgré tout, chaque matin, nous trouvons l'énergie de nous lever, de boire le même café, de tartiner le même Nutella, de réintégrer le même bureau? C'est l'espoir. Celui qui fait vivre - et survivre à l'alarme du réveil.. La vie ne peut être vécue que si nous avons l'espoir qu'il nous reste encore des choses à vivre, que tout n'est pas joué, que du nouveau peut advenir.

     

    Car l'espoir ne fait pas seulement vivre, il est la vie même. Il est la conviction que la vie apporte de la vie, qu'elle est une matière toujours en mouvement.  Être déprimé, c'est, à l'opposé, croire que tout est figé, comme pris dans les glaces, " banquisé".. Le désespoir est ce sentiment de dévitalisation de la vie. Il n'est pas la certitude qu'il n'y a plus d'avenir, mais que l'avenir sera immuablement semblable au présent.

     

    Espérer ne consiste toutefois pas à faire de la vie une fête permanente. La quête  de l'excès peut même être vue comme une forme de désespoir : espérant que la vie ne suffit pas, on est perpétuellement obligé de lui ajouter quelque chose- alcool, sexe, collection de timbres .... pour qu'elle devienne enfin vivable. A l'inverse, l'espoir nous rend notre existence vivable, " vivante".

     

    Contre toute attente, c'est Kant,le philosophe, le moins bon " vivant" qui souligne cette valeur inconditionnelle de la vie " ce ne sont pas les plaisirs ni même le bonheur qu'elle peut apporter qui font que notre existence vaut d'être vécue, elle vaut la peine tout simplement parce qu'elle est la vie.

     

     Quelle valeur la vie possède pour nous ? Si cette valeur est estimée simplement d'après ce dont on jouit, le bonheur, elle tombe au-dessous de zero .. Il ne reste donc en définitive  quela valeur que nous donnons nous mêmes à la vie. Il ne reste donc que l'espoir  qui nous fait accepter, désirer chaque jour de notre vie et tous ceux qui pourront suivre, petits matins blafards comme nuits agitées. L'espoir donne " envie d'avoir envie" dirait un crypto philosophe belge, Johnny Hallyday.

     

     

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  •                                                        JACQUES DERRIDA

     

    Jacques Derrida , né le 15 juillet 1930 à El Biar (Algerie) et mort le 9 octobre 2004 a Paris d'un cancer du Pancréas, est un philosophe français qui a initié puis développé la méthode de la déconstruction. Ce concept a largement débordé de sa discipline d'origine et touche dorénavant à la littérature, la peinture, la psychanylse. Derrida a, en outre, associé son nom à de nombreuses réfléxions sur la philosophie.

     

    D'origine juive, il subit la répression liée aux événements de la fin des années 1930. Il connaît durant sa jeunesse une scolarité mouvementée. Il voit les métropolitains comme oppresseurs et normatifs, normalisateurs et moralisateurs.

     

    Sportif, il participe à de nombreuses compétions sportives et rêve de devenir footballeur professionnel. Mais c'est aussi à cette époque qu'il découvre et lit des  philosophes et écrivains comme J.J.Rousseau, F.Nietzsche, A. Gide, et Albert Camus.

     

    Après trois années de classe préparatoire littéraire, il entre après deux échecs à l'école Normale Supérieure en  1952 où il découvre Kierkegaard et Martin Heidegger. Il y fait la rencontre d'Althusser, puis il est assistant à l'Université américaine d'Harvard.

     

    Il se marie en juin 1957 avec Marguerite Aucouturier, une psychanalyste et effectue par la suite son service militaire. En 1959 il enseigne pour la première fois au Lycée du Mans et est invité à la première décade de Cerisy. En 1964   il obtient le prix Jean Cavailles ( prix d'épistémologie) pour sa traduction, puis il est professeur de philosophie à Normale Sup où il  occupe la fonction de caïman", c'est à dire de directeur d'études. Sa  participation au colloque de Baltimore marque le début de ses fréquents voyages aux USA. En 1967 ses trois premiers livres son publiés.

     

    En 1978 Jacques Derrida  prend l'initiative de lancer les Etats Généraux de la philosophie à la Sorbonne. Il s'implique de plus en plus dans des actions politiques, domaine qu'il avait apparemment écarté de sa vie professionnelle. A partir de 1984 il est directeur d'études à l'école des Hautes Etudes en sciences sociales. Marié à Marguerite Aucouturier, il a en 1984 un enfant de sa relation avec Sylviane Agacinski.

     

    En 1955  il a été membre du comité de soutien à Lionel Jospin, mais a refusé de l'être en 2002 en raison notamment du jugement qu'il portait sur la politique du gouvernement socialiste sur l'immigration.

     

    A partir de 2003 Jacques Errida souffre d'un cancer du pancréas et réduit considérablement ses conférences  et ses déplacements. Il meurt le 9 octobre 2004 dans un hopital parisien à l'âge de 74 ans.

     

    TRAVAUX :

     

    Philosophe français majeur du XXe siècle, Derrida bénéficie d'une reconnaissance des deux côtés de l'Atlantique, qui va bien au delà du monde universitaire. Par exemple, le film de Woody Allen " Déconstructing Harry" ( Harry dans tous ses états) est une référence directe aux travaux de cet auteur " référence" que Derrida jugera d'ailleurs pauvre et décevante au regard  de la complexité  de ce concept. Héros culturel aux USA, il a reçu 21 fois un doctorat " honoris causa" de plusieurs universités. Derrida déclarait avant sa mort au journal " l'Humanité"  je n'ai jamais fait de longs séjours aux Etats Unis, le plus clair de mon temps ne se passe pas la bas, cela dit, la réception de mon travail y a été effectivement plus généreuse, plus attentive, j'y ai rencontré moins de censure, de barrages,de conflits qu'en France " ....Pourtant  Derrida a la réputation d'être un écrivain difficile, exigeant pour son lecteur, même pour des philosophes. Son style est dense,il pratique de nombreux jeux de mots et affectionne les allusions. Sa lecture, souvent déconcertante et nécessitant de nombreuses relectures révèle des ouvertures sur l'avenir de la philosophie.

     

    C 'est un philosophe qui déchaîne les passions. Ses premiers travaux de portée internationale sont vivement critiqués. Dans son essai sur le philosophe anglais John Austin et sa théorie des actes de langage, Derrida est accusé de s'entêter à énoncer d'évidentes contre-vérités. Nombreux sont les philosophes qui se sont élevés contre le prix que lui a décerné l'Université de Cambridge. C'est aux Etats Unis qu'il a beaucoup fréquenté, qu'il connaîtra néanmoins la plus grande audience et que son travail fécondera le plus profondément les champs philosophiques,politique et littéraire.

     

    Si la philosophie ne sait comment se comporter avec Derrida, tour à tour l'acclamant et le reniant , d'autres disciplines ont pu se reconnaître dans la deconstruction et son travail sur l'épistémologie.

     

     

    SES CITATIONS:

     

    Une trace ineffaçable n'est pas une trace.

     

     

    Ce qu'on ne pas dire, il ne faut surtout pas le taire, mais l'écrire.

     

     

    Le moi est donné, livré, offert et trahi à la fois. Et cette vérité est affaire d'amour et de police, de jouissance et de loi loi à la fois .

     

     

    Une limite ne se touche pas.

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  • "Le temps guérit de tout" , " l'erreur est humaine" , " personne n'est irremplaçable" .. Elles sont nombreuses ces phrases toutes faites et passe-partout qu'on prononce sans y penser. Ces formules de  sagesse populaire recèlent souvent de véritables leçons de philosophie.

     

    Vous croyez farouchement que " quand on veut on peut ? " vous êtes stoicien! le proverbe " l'argent ne fait pas le bonheur " vous fait bondir ? Vous partagez l'opinion d'Aristote pour qui " le bonheur ne saurait se passer de biens extérieurs..." serions nous philosophes sans le savoir ?

     

    METS TOI A MA PLACE

     

     

    J'ai perdu mon travail, un ongle dans la porte, mon mari et mes plus belles années, et je ne demande qu'une chose : qu'on se mette à ma place!  Ce serait un peu comme l'équivalent du très chrétien " aime ton prochain comme toi même"...Je demande à l'autre de se faire tout proche, de prendre le temps de bien comprendre ma position. Mais avouons le, par cette injonction, c'est aussi ma sécurité que j'entends assurer, si l'autre se met à ma place jusqu'à devenir en quelque sorte  celui que je suis,il ne pourra plus me vouloir de mal, ni me juger: d'adversaire, il deviendra solidaire. Plus qu'un proche, il sera désormais un allié.

     

    Le drame est que, précisément, on ne peut jamais occuper la place de l'autre. Les personnes ne sont pas interchangeables. Plus grave encore, se mettre à la place de l'autre reviendrait à l'anéantir, à refuser sa différence et la mienne. Etre calife à la place du calife est un crime de lèse majesté , c'est se prendre pour ce que l'on n'est pas. Vouloir ressembler à la fille du dessus parce qu'elle est blonde, c'est en quelque sorte désirer sa mort pour vivre à sa place.

     

    Et pourtant, c'est bien de cela qu'il est question dans la morale et dans la charité aussi : se mettre à la place de l'autre pour en faire un autre moi même, un prochain, un égal. On ne doit pas seulement s'identifier à lui, et donc ressentir de la sympathie, de la compassion, on doit voir en lui un autre soi même et parvenir à se mettre dans ses pas. Malgré tout, il est impossible d'être celui que je ne suis pas, c'est à dire d'occuper sa place, la seule chose qu'il me reste pour guider mes actes est de ne pas faire à cet autre ce que je ne voudrais pas qu'il me fasse. C'est le seul moyen pour moi de me mettre à sa place tout en me maintenant à la mienne.

     

    Même l'ami le plus sûr, même le meilleur des Samaritains, personne  ne pourra jamais se mettre à ma place. Je suis condamné(e) à y rester comme je suis, condamné (e) à être celui (celle) que je suis .

     

     

     

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  • Image du Blog petitemimine.centerblog.net

     

    .METTRE DE LA BEAUTE DANS SA VIE

     

     

    La splendeur d'un ciel étoilé dans le bleu de la nuit,

     

    La magnificence de l'aurore ou du couchant partout dans le monde.

     

    La majesté d'un grand fleuve traversant les défilés rocheux

     

    Et fécondant les plaines fertiles,

     

    La montagne haut dressée avec son sommet enneigé,

     

    Ses pentes verdoyantes et ses vallées fleuries,

     

    Une oasis éclose au coeur d'un désert,

     

    un cypres debout au milieu d'un champ,

     

    La superbe course des antilopes dans la savane

     

    L'envol d'un troupeau d'oies sauvages au dessus d'un lac

     

    Toutes ces scenes nous sont si connues

     

    Qu'elles en deviennent presque des clichés.

     

    Notre pouvoir d'étonnement et d'émerveillement en est émoussé alors que chaque scène, chaque fois unique, devrait nous offrir l'occasion de voir l'univers comme pour la première fois, comme au matin du monde.

     

    FRANCOIS CHENG

    Un envol d'oies sauvages

    .

     


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