• <script src="http://www.tameteo.com/wid_loader/9fe83be03716e8da1e312b3c2a2b5d14" type="text/javascript"> // <![CDATA[ VISION JUSTE // ]]> </script>
     
     
    Une vie harmonieuse, l'amour de la vérité et de la vertu permettront de se purifier les yeux pour comprendre le texte de la nature... RALPH WALDO EMERSON
     
     
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  • LE BONHEUR D'ETRE SOI

     

    Etre soi, cela veut dire s'aimer, se respecter, savoir ressentir, choisir, désirer et s'exprimer en son nom propre,pour son compte. C'est avoir un psychisme autonome, différencié des autres, mais relié à ses origines et à son passé... Dès lors, il n'y a rien de particulier à faire, aucune recette miracle pour trouver le bonheur, seule la pacification avec sa propre histoire permet de s'en rapprocher.

     

    La recherche du bonheur , défini comme la réalisation de ses désirs et besoins dans l'espoir de supprimer le décalage entre la réalité et son idéal, constitue-t-elle une voie sérieuse et féconde?

     

    Il serait difficile pour un sujet de se dire heureux face aux déceptions répétées et à la frustration de ses désirs. De même, la pénurie de ces derniers chez le déprimé en raison de la congélation de son énergie vitale ne le prédispose pas à ressentir le bonheur.

     

    Cependant à l'autre extrême, une multiplicité de désirs et leur satisfaction constante ne garantiraient pas la félicité. Tout est comme cela dans la vie : un peu d'eau désaltère, un peu de vin égaie, une petite flamme réchauffe, un peu de vent rafraîchit, un peu d'argent sécurise,n un peu d'autorité rassure..Au delà d'une certaine limite, la courbe s'inverse et l'on obtient l'effet contraire, trop d'eau inonde, trop de vin rend fou, trop de feu brûle ....

     

    Rien n'est donc par essence bon ou mauvais. C'est la limitation, ou, à l'inverse, la surenchère qui rendent les choses bonnes ou mauvaises. Tout désir étant désir du désir et donc non équivalent du besoin, lorsqu'on s'acharne à le réaliser concrètement il devient , au lieu de s'assouvir, de plus en plus insatiable... A peine rassasié, il se met en quête  d'un autre objet, puis d'un autre.

     

    Le manque,est consubstantiel au désir,il est son ressort, sa force, sans lui, le désir ne peut se maintenir en éveil... Le désir se trouve donc dans l'entre-deux du manque, et de la satisfaction, à égale distance de ces extrêmes, sans se laisser coincer ni dans l'abondance, ni dans la disette..

     

    Argent , amour, pouvoir ou réussite professionnelle,inutile de chercher le bonheur de ce côté là.. En fait, notre prédisposition au bonheur viendrait plutôt de notre tempérament. Les stimulations extérieures peuvent produire des satisfactions passagères, mais elles ne modifient pas notre degré naturel d'optimisme..

     

    Chacun cherche le bonheur: les uns dans l'argent, les autres dans l'amour, d'autres encore dans le pouvoir.. Peut on réellement l'atteindre? Les études de psychologie examinant la relation entre bonheur et richesse confirment en tous cas le dicton: l'argent ne fait pas le bonheur. Non seulement les personnes les plus riches d'une société ne sont pas toujours les plus heureuses, mais les habitants des pays les plus pauvres sont parfois plus heureux que ceux des pays favorisés...

     

    Au delà de l'argent, le bonheur ne peut pas s'envisager en termes objectifs. Toujours d'après les psychologues tous les objectifs que l'on ne peut se fixer pour atteindre le bonheur ne sont que des leurres.. Qu'il s'agisse d'un amour intense, d'une réussite professionnelle ou même fait de gagner au loto, toutes ces stimulations ne font que créer un état de bien-être passager, et l'on retourne vite à ce qu'ils nomment " niveau de bonheur de base".. Ce niveau de base serait propre à chacun, déterminé par sa configuration cérébrale et par ses gènes;..

     

     

    QUELQUES CITATIONS SUR LE BONHEUR

     

    Le bonheur  est une récompense à ceux qui ne l'ont pas cherchée..... ALAIN

     

    Le bonheur est à ceux qui se suffisent à eux mêmes....ARISTOTE

     

    Il faut créer le bonheur pour protester contre l'univers du malheur... ALBERT CAMUS

     

    Il y'a une espèce de honte d'être heureux à la vue de certaines misères... LA BRUYERE

     

    Le bonheur est une chose qui se vit et se sent, et non qui se raisonne et se définit. MIGUEL DE UNAMUNO

     

    Le plus grand secret pour le bonheur , c'est d'être bien avec soi ... BERNARD FONTENELLE

     

     

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    On l'aime,Paul Eluard, parce qu'il aime, parce qu'il a aimé, et qu'il en a laissé la trace écrite dans des poèmes qui peuvent toujours servir....servir à dire ce que vous n'osez pas dire à qui vous aimez....Servir à rêver....

     

    Vendredi 6  juillet 1923, théâtre Saint Michel à Paris.... Mais quel est ce bruit de coups ? D'où viennent ces cris ...  Séparez les vite ! Ne les laissez pas se battre ainsi ....Mais de quoi s'agit-il et surtout de qui ?

     

    A votre gauche: Eugène Grindel, dit Paul Eluard ( du nom de sa grand-mère maternelle), né à Saint Denis le 14 décembre 1895. A votre extrême gauche, tendance anarchiste: Tristan Tzara... Et pourquoi donc se battent-ils ? Parce que la provocation anarchiste du mouvement dada ne plaît pas du tout au pape André Breton..Il a donc envoyé quelques-uns de ses cardinaux, chanoines et protonotaires apostoliques à ramener à la raison les déviants, en pleine représentation d'une pièce du papa de Tzara!!  fin du round-  vainqueur ? Paul Eluard! le mouvement dada- peu solide sur ses bases - est au tapis.....

     

    Que recueille-il , Paul, lorsqu'il rentre chez lui ? Helèna Dmitrievna Diakonova, sa femme - il l'appelle Gala pour faire plus court - va t-elle lui tomber dans les bras, éblouie parce que son chevalier des temps modernes a terrassé le dragon dadaïste ?  Point du tout! Entre Gala et Paul, il y'a ce qu'on appelle familièrement de l'eau dans le gaz! rien ne va plus dans le couple !!! ah ! qu'il est loin le temps ou le jeune Eugène Grindel écrivait des poèmes à la jeune et belle Russe Helèna pendant leur séjour au sanatorium de Clavadel, en Suisse! Depuis, Paul a été  mobilisé,en 14 il a connu l'horreur des champs de bataille , qui ne le quittera plus. Il a épousé Gala en 1917, leur fille Cécile, est née en 1918. Il a rencontré Soupault, Breton, Aragon, fondé avec eux le groupe surréaliste. Jusqu'à cette bagarre. Jusqu'à ce départ ...

     

    Oui, Paul Eluard , sans prévenir, disparaît. Il file à l'anglaise vers Marseille, en mars , à la veille de la parution de son livre "Mourir,pour ne pas mourir"." Tout le monde le cherche, personne ne sait où il est ... Est-il mort ? Non: au bout de quelques semaines, il envoie de ses nouvelles.Il est en Asie, ou Gala, accompagnée du peintre Max Ernst, va le retrouver. Tous les trois rentrent en France. Paul n'est plus fâché! .... 1928 : il rassemble alors ses poèmes et les publie sous le titre " Capitale de la douleur" sans doute le meilleur de sa création. Son couple bat toujours de l'aile et bientôt s'écrase en catastrophe : Gala a rencontré le génie des génies, l'homme à la moustache dressée comme deux pinceaux en mal de couleurs: Salvador Dali- que Breton transforme par anagramme en Avida Dollars.. Gala s'en va vivre avec lui et ses dollars!

     

    Paul survit, rencontre la très jolie Maria Benz , une alsacienne qu'il surnomme Nusch. Il publie en 1932 " La vie immédiate", en 1934  " La Rose publique", en 1936 " Les Yeux fertiles"....Pendant la Seconde guerre mondiale, il devient le poète de la Résistance, écrit le poème " Liberté", que les avions anglais parachutent dans les maquis.... La guerre finie,il est célébré, couvert d'honneurs, mais son bonheur prend fin avec la mort soudaine de Nusch, victime d'une congestion cérébrale...

     

    Terrassé par la douleur, Eluard pense au suicide, mais se relève, continue à écrire. Il épouse sa dernière compagne, Dominique, en 1951, lui dédiant son dernier et superbe recueil : " Le Phenix". Paul Eluard meurt le 18 novembre 1952 , d'une crise cardiaque, à  cinquante sept ans   

     

    LIBERTE

     

    Sur mes cahier d'écolier,

    Sur mon pupitre et les arbres

    Sur le sable,sur la neige

    J'écris ton nom.

                       

    Sur toutes les pages lues                                                 ,

    Sur toutes les pages blanches,

    Pierre sang papier ou cendre

    J'écris ton nom

     

    Sur les images dorées,

    Sur les armes des guerriers,

    Sur la couronne des rois,

    J'écris ton nom

     

    Sur la jungle et le désert,

    Sur les nids sur les genêts,

    Sur l'écho de mon enfance,

    J'écris ton nom

     

    Sur les merveilles des nuits

    Sur le pain blanc des journées,

    Sur les saisons fiancées,

    J'écris ton nom

     

    Sur tous mes chiffons d'azur,

    Sur l'étang soleil moisi

    Sur le lac lune vivante

    J'écris ton nom

     

    Sur les champs sur l'horizon,

    Sur les ailes des oiseaux

    Et sur le moulin des ombres,

    J'écris ton nom

     

    Et par le pouvoir d'un mot

    Je recommence ma vie,

    Je suis né pour te connaître

    Pour te nommer

    LIBERTE

     

    PAUL ELUARD


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  • On ne fait pas de philosophie, pas plus qu'on ne fait de mathématiques ( ou n'importe quelle autre science avec de simples paroles. Et même si la philosophie est née du dialogue, elle ne commence réellement qu'avec le texte écrit/

     

     

    Certes on pourrait objecter à cette thèse le fait que Socrate, considéré dès l'antiquité comme le véritable père de la philosophie, n'a pas écrit une ligne. Mas on pourrait objecter à cette objection le fait que Socrate n'a pur nous d'existence philosophique qu'à travers les dialogue écrit de son disciple Platon. Pareillement, ce sont les bons mots et les anecdotes sur sa vie de clochard tels qu'ils nous ont été rapportés par Diogène  Laerce qui  font à nos yeux le caractère de philosophe de Diogène le cynique.

     

     

    Pourquoi la philosophie a t-elle besoin de l'écriture ? Parce que la pensée est captive de la parole, de ses hasards , de ses détours et de ses incertitudes. Prisonnière aussi de la dimension affective de l'échange : dans le feu d'une conversation, la rigueur n'est pas de rigueur. On veut faire plaisir à l'interlocuteur, ou bien, à l'inverse, le démolir. L'écriture donne  à la pense une forme objective et définitive. La parole, meme maîtrisée est toujours un peu irresponsable. De plus, seule , l'écriture peut donner à la pensée cette structure systématique sans laquelle il ne saurait y avoir proprement de philosophie. Car s'il y'eut des philosophies contre le système, le scepticisme, l'empirisme, , il n y en eut pas en dehors du système.

     

     

    La division sociale du travail, qui assigne à certaines classes de la société le soin de pourvoir aux travaux matériel ( les esclaves en Grèce) et à d'autres les tâches nobles de la réflexion et du commandement, doit être considérée comme  l'autre condition fondamentale de la philosophie. En ce sens, on peut dire de la philosophie qu'elle est en même temps fille de l'esclavage, et fille de la liberté , car il a fallu que certains individus soient libérés de leurs immédiats soucis pratiques pour se livrer à la spéculation sur la nature des choses. En effet, la philosophie est une affaire individuelle, personnelle, qui ne tire pas ses idées de la tradition sociale et religieuse. Les sociétés traditionnelles ont une loi et une cohésion  si puissantes qu'elles interdisent l'émergence d'une libre pensée…

    Même les plus grands penseurs de l'islam ( Averroès, Avicenne….) oou de l'Inde ( Shankara, Madhva) ne seront pas aussi indépendants de leur contexte social et religieux.

     

    Alors que les hommes généralement se contentent de croire, les philosophes veulent savoir, mais pour savoir, il faut juger, critiquer, mesurer, exclure, imaginer, bref effectuer un travail de l'esprit dont les religions et les idéologies permettent l'économie.

     


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  • Le Petit Chat

    C'est un petit chat noir effronté comme un page,
    Je le laisse jouer sur ma table souvent.
    Quelquefois il s'assied sans faire de tapage,
    On dirait un joli presse-papier vivant.

    Rien en lui, pas un poil de son velours ne bouge ;
    Longtemps, il reste là, noir sur un feuillet blanc,
    A ces minets tirant leur langue de drap rouge,
    Qu'on fait pour essuyer les plumes, ressemblant.

    Quand il s'amuse, il est extrêmement comique,
    Pataud et gracieux, tel un ourson drôlet.
    Souvent je m'accroupis pour suivre sa mimique
    Quand on met devant lui la soucoupe de lait.

    Tout d'abord de son nez délicat il le flaire,
    La frôle, puis, à coups de langue très petits,
    Il le happe ; et dès lors il est à son affaire
    Et l’on entend, pendant qu'il boit, un clapotis.

    Il boit, bougeant la queue et sans faire une pause,
    Et ne relève enfin son joli museau plat
    Que lorsqu'il a passé sa langue rêche et rose
    Partout, bien proprement débarbouillé le plat.

    Alors il se pourlèche un moment les moustaches,
    Avec l'air étonné d'avoir déjà fini.
    Et comme il s'aperçoit qu'il s'est fait quelques taches,
    Il se lisse à nouveau, lustre son poil terni.

    Ses yeux jaunes et bleus sont comme deux agates ;
    Il les ferme à demi, parfois, en reniflant,
    Se renverse, ayant pris son museau dans ses pattes,
    Avec des airs de tigre étendu sur le flanc.

     

    E. ROSTAND


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