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  • VICTOR HUGO

     

    Hugo! Quatre lettres répandues dans tout son siècle et dans le monde entier.

     

    Voyagez un peu aujourd’hui : vous le rencontrez partout : dans les contrées les plus reculées, il est là . Ou bien son nom est peint sur un mur, affiché à une devanture, ou vivant dans la mémoire de quelque habitant de ses histoires, lues sur les bancs de toutes les écoles! Certains vont dire que la plus juste rime à Hugo c’est parano … il est vrai que parfois, il en fait … Mais ce qui peut l’installer pour jamais dans la sympathie de tous ceux qui parviennent à dépasser ses outrances, c’est son humanité profonde, sa générosité, sa sincérité, son courage, sa lutte incessante pour que le peuple soit fier d’être ! Ce n’est pas pour rien que près de deux millions de personnes accompagnèrent son cercueil au Panthéon!

     

     

    Le père de Victor, Le major Brutus Hugo rencontre Sophie Trébuchet , 23 ans, très cultivée, elle est gracile, sûre d’elle mais discrète, plutôt rêveuse et même secrète, ils tombent amoureux l’un de l’autre - Ils se marient en 1797. Un premier enfant naît en 1798 : Abel - Puis un deuxième en 1800 : Eugène- Un troisième enfin ! Et quel troisième: Victor Marie , le 26 fevrier 1802 à Besançon . Le médecin qui a pratiqué l’accouchement prévient les parents : leur petit Victor-Marie ne vivra pas vingt quatre heures … Il va vivre plus de quatre vingt ans !

    Vingt quatre heures à vivre! Victor Hugo va passer chaque jour de sa vie come s’il ne lui restait que vingt quatre heures à vivre : il veut tout faire, tout dire, tout voir avant de partir. Il faut l’imaginer ,les yeux écarquilles derrière la vitre des voitures à chevaux qui le conduisent avec sa famille enCorse en 1804, en Italie en 1807; Rome, Naples..

     

     

    Victor, à Madrid passe un an au collège des nobles. Il a neuf ans et ce qu’il voit s’imprime pour toujours dans sa mémoire. Ses pièces de théâtre, beaucoup de ses poèmes, en porteront la marque. Même les meubles qu’il sculpte, les dessins qu’il crée, et qu’on peut voir dans les demeures qu’il a occupées, semblent sortir d’une Ibérie mal remise de ses cauchemars. Retour à Paris où les parents de Victor se séparent ..

     

     

    « Je veux être Chateaubriand ou rien » lorsque le jeune Victor, quatorze ans, écrit ce décasyllabe dans son cahier de vers, la tornade Hugo vient de se mettre en route… Elle va balayer tout le XIXe siècle, le XXe aussi, et ce n’est pas fini … Son père Brutus, tente de l’arrêter en l’enfermant au Collège Louis le Grand. On y gave Victor de mathématiques. Peine perdue.. Certes, Victor est attiré par les inconnues à résoudre, mais elles logent ailleurs que dans les formules algébriques.. En attendant de les énumérer bientôt dans ses carnets d’adulte conquérant, il traduit Virgile, écrit une tragédie, à quinze ans. En 1817 son poème « le Bonheur que procure l’étude « obtient la cinquième place au concours de l’Académie Française. Il en est à la fois heureux et marri ..

     

     

    En 1818 Victor renonce à Polytechnique, et puisqu’il faut faire des études, il s’inscrit en droit. La plume, elle, ne cesse de tourbillonner. En février, 1819 elle rapporte de l’académie des Jeux Floraux de Toulouse un lys d’or pour une ode sur le rétablissement de la statue d’Henri IV; Ce lys d’or , premier trophée demeurera longtemps accroché au-dessus de la cheminée dans les différentes demeures hugoliennes. Sa mère en est très fière, mais elle est malade, très malade .. Elle meurt le 27 juin 1821. Victor est désemparé. Il quitte Paris, à pied.. Pendant trois jours il marche sans s’arrêter … Ou va - t-il ? A Dreux chez Monsieur et Madame Foucher, les parents d’Adèle , une jeune femme dont il est tombé amoureux , Eugène le frère de Victor lui aussi lui voue un amour fou …

     

     

    Adèle et Victor se marient .. Eugène devient fou, il mourra en 1837 - Victor en ressent un lourd chagrin mais ne cesse d’écrire, de publier « Odes et poésies diverses » puis en 1823 « Hans d’Islande ».

     

     

    Les années Juliette : Victor Hugo va recevoir plus de vingt mille lettres aussi débordantes d’amour, toutes envoyées par celle qui lui a consacré sa vie : Juliette Drouet.. La fidélité de Juliette est absolue pendant cinquante ans, jusqu’à sa mort! Elle va le suivre partout, elle est sa muse, son inspiratrice, son ange gardien et consolateur. Elle demeure cloitrée et cachée comme il l’exige, recopiant les manuscrits, toujours dans l’ombre, sans jamais protester, supportant tout de Victor, même ses infidélités .

     

     

    La mort de sa fille Léopoldine est une tragédie pour lui ..A travers le recueil « Les contemplations » on peut lire l’image d’un père qui a failli mourir de chagrin, qui surmonte sa douleur, qui se résigne ..

     

     

    Victor Hugo se lance en politique à corps perdu , depuis toujours sensible à la misère, il commence un roman intitulé provisoirement « Les misères » qui deviendra « Les Misérables » … Nommé pair de France, il prononce son premier discours à la Chambre le 19 mars1846 , il est élu déplu à Paris… Il fuit ensuite en Belgique à cause de Louis Napoléon..

     

     

    La popularité de Victor Hugo est immense lorsqu’il rentre en France .. On reconnaît en lui le défenseur des opprimés, le proscrit qui n’a cessé de combattre le pouvoir que s’est accordé un seul homme - Napoléon III…

     

     

    Dans sa vie privée, le sort s’acharne contre lui : son fils Charles meurt subitement, à Bordeaux. En 1872 sa fille Adèle, qui a vécu un amour malheureux pour un officier anglais , devient folle . Elle est internée à Saint Mandé ou elle mourra en 1915. En décembre 1873 il perd son second fils François Victor. , En 1877 il publie la deuxième partie de « La légende des Siècles », puis l’émouvant « Art d’être grand-père » ….

     

     

    Après une congestion cérébrale qui le terrasse en 1878 Victor cesse quasiment d’écrire.. Le 11 mai 1883 celle qui l’a toujours aimé au-delà de tout , Juliette, meurt , à soixante dix sept ans..

    Le 15 mai 1885 Victor Hugo prend froid.. Le lendemain il est alité avec une forte fièvre qui ne le quitte pas dans les jours qui suivent. Il meurt d’une congestion pulmonaire le vendredi 22 mai , à quatre vingt trois ans. Le gouvernement décide de lui faire des obsèques nationales. Son corps est exposé sur un immense catafalque installé sous l’Arc de Triomphe. Plus de deux millions de personnes suivent ses obsèques, le 1 er juin. Il est conduit tout droit au Panthéon, dans le corbillard qu’il avait choisi : celui des pauvres..

     

     

    Hugo vous parle :

     

    « la nuit, on pense mieux, la tête est moins pleine de bruits » (Ruy Blas.)

    « La haine, c’est l’hiver du cœur « ( les Contemplations)

    « je n’ai plus d’ennemis quand ils sont malheureux ( Carnets)

    « Les mots sont les passants mystérieux de l’âme » ( Les Châtiments)

    « la musique, c’est du bruit qui pense ( Fragments)

    « Ainsi, la paresse est mère, elle a un fils, le vol et une fille ,la faim ( Les misérables)

    « Etre contesté, c’est être constaté » (Carnets)

     

    DEMAIN,DES L'AUBE

     

    Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne

    Je partirai.Vois tu, je sais que tu m'attends,

    J'irai par la forêt, j'irai par la montagne,

    Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

     

    Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,

    sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,

    Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,

    Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

     

    je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,

    Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,

    Et, quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe,

    Un bouquet de houx vert et de bruyere en fleur.

     

    VICTOR HUGO

     

    Photographies de paysages au petit matin

     

     

     

     

     


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  • L'écolière

    Bon Dieu ! que de choses à faire !
    Enlève tes souliers crottés,
    Pends donc ton écharpe au vestiaire,
    Lave tes mains pour le goûter,

    Revois tes règles de grammaire.
    Ton problème, est-il résolu ?
    Et la carte de l'Angleterre,
    Dis, quand la dessineras-tu ?

    Aurai-je le temps de bercer
    Un tout petit peu ma poupée,
    De rêver, assise par terre,
    Devant mes châteaux de nuées ?
    Bon Dieu ! que de choses à faire !

    Maurice Carême

     

     


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  • Ravie de vous retrouver après quelques mois d'absence... Je reprends avec le même plaisir mes thèmes habituels , et j'espère être plus régulière ici ...C'est vrai qu'il y'a une autre vie après le virtuel, il n'en reste pas moins que les moments passés ici nous appartiennent personnellement  d'où le plaisir qu'il nous procure ..

     

     

    Pour commencer , une poèsie romantique en ce samedi soir 

     

     

    LA COURBE DE TES YEUX

     

     

    La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,

    Un rond de danse et de douceur.

     Auréole du temps,berceau nocturne et sur.

     Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu

     C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu

     

    Feuille de jour et mousse de rosée,

    Roseaux du vent,sourires parfumés

    ,Bateaux chargés du ciel et de la mer,

    Chasseurs des bruits et sources des couleurs.

     

     

     Parfums éclos d'une couvée d'aurores

    Qui gît toujours sur la paille des astres

    Comme le jour dépend de l'innocence

     Le monde entier dépend de tes yeux purs

    Et tout mon sang coule dans leurs regards.

     

    PAUL ELUARD

     

     

     

     

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  • LA FORET

    Forêt silencieuse, aimable solitude

    , Que j'aime à parcourir votre ombrage ignoré

    Dans vos sombres détours, en rêvant égaré,

    J'éprouve un sentiment libre d'inquiétude !

    Prestiges de mon coeur ! je crois voir s'exhaler

    Des arbres, des gazons une douce tristesse

    Cette onde que j'entends murmure avec mollesse,

    Et dans le fond des bois semble encor m'appeler.

    Oh ! que ne puis-je, heureux, passer ma vie entière

    Ici, loin des humains . Au bruit de ces ruisseaux,

    Sur un tapis de fleurs, sur l'herbe printanière,

    Qu'ignoré je sommeille à l'ombre des ormeaux !

    Tout parle, tout me plaît sous ces voûtes tranquilles ;

    Ces genêts, ornements d'un sauvage réduit,

    Ce chèvrefeuille atteint d'un vent léger qui fuit,

    Balancent tour à tour leurs guirlandes mobiles.

    Forêts, dans vos abris gardez mes voeux offerts

    ! A quel amant jamais serez-vous aussi chères ,

    D'autres vous rediront des amours étrangères ;

    Moi de vos charmes seuls j'entretiens les déserts.

     

    FRANCOIS RENE DE CHATEAUBRIAND

     

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