• L'harmonie ce n'est pas l'écrasement des différences mais la conciliation  des contraires

    La sagesse est une attitude critique qui, dans l'ordre du savoir nous met à distance des préjugés, dans l'ordre de l'action nous met à distance des passions et des impulsions de la conscience collective.

    Toute force nouvelle pose le problème de sa domestication.

    Mourir pour une cause ne fait pas que cette cause soit juste...


    Ce ne sont pas les problèmes qui assujetissent, mais c'est l'attachement aux apparences.


    Si la violence est la réponse, alors la question était idiote!

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  • Tout enfant, tu dormais près de moi, rose et fraîche,
    Comme un petit Jésus assoupi dans sa crèche ;
    Ton pur sommeil était si calme et si charmant
    Que tu n'entendais pas l'oiseau chanter dans l'ombre ;
    Moi, pensif, j'aspirais toute la douceur sombre
    Du mystérieux firmament.

    Et j'écoutais voler sur ta tête les anges ;
    Et je te regardais dormir ; et sur tes langes
    J'effeuillais des jasmins et des oeillets sans bruit ;
    Et je priais, veillant sur tes paupières closes ;
    Et mes yeux se mouillaient de pleurs, songeant aux choses
    Qui nous attendent dans la nuit.

    Un jour mon tour viendra de dormir ; et ma couche,
    Faite d'ombre, sera si morne et si farouche
    Que je n'entendrai pas non plus chanter l'oiseau ;
    Et la nuit sera noire ; alors, ô ma colombe,
    Larmes, prière et fleurs, tu rendras à ma tombe
    Ce que j'ai fait pour ton berceau




    VICTOR HUGO


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  •  Les Vieux


    Ils ne parlent plus
    Ou seulement , parfois , du bout des yeux
    Ils sont pauvres , toutes illusions perdues
    Leur seul trésor : un cœur pour deux
    Chez eux , ça sent le thym , le propre et la lavande
    Et l’on retrouve le verbe d’antan
    Qu’importe ou l’on se trouve , on vit tous en province quand in vit trop longtemps
    Est-ce d’avoir trop ri que leur voix se lézarde quand ils parlent d’hier
    Que d’avoir trop pleuré que des larmes encore leurs perlent aux paupières
    S’ils tremblent un peu , est-ce de voir vieillir la pendule d’argent
    Qui ronronne au salon , qui dit oui, qui dit non , qui dit je vous attends

    Les vieux ne rêvent plus , leur livre et leur piano sont refermés
    Le petit chat est mort , le muscat du dimanche ne les fait plus chanter
    Les vieux ne bougent plus , leurs gestes ont trop de rides
    Leur monde est trop petit
    Du lit à la fenêtre , puis du lit au fauteuil et pour finir , du lit au lit
    Et s’ils sortent encore , bras dessus bras dessous , tout habillés de raide
    C’est pour suivre au soleil l’enterrement d’un plus vieux , l’enterrement d’une plus laide
    Et le temps d’un sanglot , oublier toute une heure la pendule d’argent
    Qui ronronne au salon , qui dit oui, qui dit non , qui dit je vous attends

    Les vieux ne meurent pas , ils s’endorment un jour et dorment trop lontemps
    Ils se tiennent la main , ils ont peur de se perdre , et se perdent pourtant
    Et l’autre reste là , le meilleur ou le pire , le doux ou le sévère
    Cela n’importe pas , celui des deux qui reste se retrouve en enfer
    Vous le verrez peut-être , vous le verrez parfois , en pleur et en chagrin traverser le présent
    En s’excusant déjà de n’être pas plus loin
    Essuyant devant vous , une dernière fois la pendule d’argent
    Qui ronronne au salon , qui dit oui, qui dit non , qui leur dit « je t’attends »
    Qui ronronne au salon , qui dit oui, qui dit non , et puis qui nous attend


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  • CITATION

    Un jour, quand nous aurons maîtrisé les vents,
    les vagues, les marées et la pesanteur,
    Nous exploiterons l'énergie de l'amour.
    Alors, pour la seconde fois dans l'histoire du monde
    L'homme aura découvert le feu.

    PIERRE TEILHARD DE CHARDIN




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  • Nous avons tous plus ou moins tendance à penser que, sans les autres, sans leur agressivité, sans  les diverses pressions ou chantages affectifs qu'ils exercent sur nous, nous serions les plus heureux des hommes. " si j'etais seul sur une île déserte, s'imagine t-on, au moins je serais tranquille et je pourrais mener ma vie comme bon me semble"...

    Pourtant, il suffit d'un second regard pour s'apercevoir que ce rêve est aussi absurde qu'impossible. L'autre existe,  c'est un fait,  une réalité évidente avec laquelle nous devons nous accommoder.

    Vouloir nier l'autre est une illusion complète. Si vous êtes dans un compartiment et que vous faites semblant de dormir pour ne pas parler avec votre voisin, vous croyez peut être ne pas communiquer. Pourtant, vous communiquez encore votre refus de communiquer. Quand deux personnes  n'arrivent pas à s'entendre et se disent " c'est inutile nous n'avons plus rien à nous dire" elles viennent pourtant de se parler. Voir en l'autre un adversaire, c'est donc s'enfermer dans un choix impossible,et se condamner irrémédiablement  aux conflits et au malheur.

    Si nous avons tellement peur de l'autre , c'est que nous nous croyons séparés de lui. Tout le chemin consiste à prendre conscience   qu'il  n'y a pas de séparation, mais seulement une différence. Nou sommes tous faits du même materiau. Les scientifiques disent que le monde est fait d'atomes dont l'arangement est different mais qui ne sont pas sépares de la trame même de l'univers.  Les mystiques  ne cdisent pas autre chose depuis des millénaires.

    Aborder l'autre de cette manière, c'est faire de notre rencontre une joie de la reconnaissance, et non une inquiétude  de l'exclusion. 

    'Si l'autre est mon égal, alors je ne peux logiquement que l'aimer et le respecter" c'est le message essentiel du Christ," aime ton prochain comme toi  même" , quand on a dit cela, on a tout dit . Une chose pourtant .. Aimer l'autre comme soi même, cela signifie aussi  : ni plus ni moins , c'est à dire que le moi ne s'oublie pas dans son amour à  l'autre.

    Car nous sommes semblables, mais ....différents. En effet, c'est cette variété inépuisable des êtres qui permet le jeu et qui donne toute sa richesse au monde. En détruisant l'autre, j'appauvris forcément le monde, donc je m'appauvris moi même. Le racisme, la xénophobie, l'intolérance en général sont des positions autodestructrices, car vouloir faire disparaitre la différence, c'est se priver de son propre capital...

    La seule solution envisageable, du point de vue socioéconomiqe,c'est à dire, en clair, humain, c'est l'amour de l'autre. A condition que cette attitude suppose la distinction entre les êtres et non leur confusion ou leur annihilation même au prix d'un amour passionné.  Sacha Guitry disait " l'amour c'est deux êtres qui n'en font plus qu'un. Je veux bien, mais lequel ? " .

    On nous a raconté que l'amour c'est avoir besoin de l'autre... Ne voit-on pas que cette conception implique une dépendance, voire une double dépendance et donc une restriction ; ce qui veut dire  " esclave de l'amour" je me retrouv enchaîné et tôt ou tard j'en ferai grief à ma , mon, partenaire.. Viendront alors la rancune et la frustration.

    La vraie difficulté de l'amour, ce n'est pas tant de le trouver, il est partout. C'est d'apprendre à le vivre sans condition.  " je ne dois rien à la personne que j'aime, elle ne me doit rien parce que je l'aime" Pour être heureux, nous devons vivre dans la relation et non dans la dépendance.

    L'amour a comme condition sine qua non la liberté.     Il faut apprendre à aimer en se préservant soi même...

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