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Par sylvie06 le 1 Octobre 2009 à 02:22
LE SILENCE DES MOTS
Si seulement il existait des mots
qui sauraient te raconter,
je trouverais les plus beaux
ceux qui ne peuvent rien briser.Je les placerais devant toi
sur une tendre mélodie
et ils t'exprimeraient ce que moi
je n'ai encore jamais dit.De ta tendresse et de ta douceur
ils sont le lien qui nous unit
car j'y ai trouvé dans ton coeur
un amour infini.Pourquoi donc cette solitude
d'un coeur qui a tant souffert,
vient blesser les habitudes
comme si elles ne savaient que faire.Ce matin je pense à toi
et les mots dansent devant mes yeux,
j'aimerais être dans tes bras
plus un seul mot rien que nous deux.Dans le silence de chaque mot
il y a tant de parole et d'amour
que tout ce que mon coeur trouve beau,
grandit à chaque jour.
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Par sylvie06 le 23 Septembre 2009 à 22:52
Peindre d'abord une cage
avec une porte ouverte
peindre ensuite
quelque chose de joli
quelque chose de simple
quelque chose de beau
quelque chose d'utile
pour l'oiseau
placer ensuite la toile contre un arbre
dans un jardin
dans un bois
ou dans une forêt
se cacher derrière l'arbre
sans rien dire
sans bouger...
Parfois l'oiseau arrive vite
mais il peut aussi bien mettre de longues années
avant de se décider
Ne pas se décourager
attendre
attendre s'il faut pendant des années
la vitesse ou la lenteur de l'arrivée de l'oiseau
n'ayant aucun rapport
avec la réussite du tableau
Quand l'oiseau arrive
s'il arrive
observer le plus profond silence
attendre que l'oiseau entre dans la cage
et quand il est entré
fermer doucement la porte avec le pinceau
puis
effacer un à un tous les barreaux
en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l'oiseau
Faire ensuite le portrait de l'arbre
en choisissant la plus belle de ses branches
pour l'oiseau
peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent
la poussière du soleil
et le bruit des bêtes de l'herbe dans la chaleur de l'été
et puis attendre que l'oiseau se décide à chanter
Si l'oiseau ne chante pas
c'est mauvais signe
signe que le tableau est mauvais
mais s'il chante c'est bon signe
signe que vous pouvez signer
Alors vous arrachez tout doucement
une des plumes de l'oiseau
et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau
J.PREVERT
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Par sylvie06 le 19 Septembre 2009 à 02:17
MON REVE FAMILIER
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue et que j'aime et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend et mon coeur transparent
Pour elle seule, hélas! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant
Est-elle brune,blonde, ou rousse ? - je l'ignore.
Son nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues
Et pour sa voix lointaine et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
PAUL VERLAINE
PAUL VERLAINE - (Metz 1844-Parus 1896)
Amoureux. Verlaine a toujours été amoureux de l'idée même de l'amour sans jamais réussir à la conduire sur l'étroit sentier du bonheur. Amoureux de sa cousine Elisa Moncomble... Frôlements de doigts, regard troublants, gestes équivoques sans doute, rendez vous secrets, peut être, peut être plus encore, sait- on ?
Mais Elisa se marie à quelqu'un d'autre, attend un enfant. L'enfant naît, sa mère en meurt. Verlaine sombre. Son existence devient celle d'un naufragé qui s'accroche à la poésie, à la fée verte- absinthe- à Rimbaud,l'illuminé.
Tant de beauté dans ses poèmes, tant d'horreur dans sa vie- violence contre sa femme Mathilde, contre sa mère... Verlaine des extrêmes.
Pour nous, sa poésie. Tout le reste pour l'oubli .
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Par sylvie06 le 18 Septembre 2009 à 01:25
Matin d’octobre
C’est l’heure exquise et matinale
Que rougit un soleil soudain.
A travers la brume automnale
Tombent les feuilles du jardin.Leur chute est lente. On peut les suivre
Du regard en reconnaissant
Le chêne à sa feuille de cuivre,
L’érable à sa feuille de sang.Les dernières, les plus rouillées,
Tombent des branches dépouillées ;
Mais ce n’est pas l’hiver encore.Une blonde lumière arrose
La nature, et, dans l’air tout rose,
On croirait qu’il neige de l’or.
François COPPÉE
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Par sylvie06 le 11 Septembre 2009 à 01:58
Un article à une heure avancée de la nuit ! j'ai vu un film sur la 6 qui m'a dérangé , il s'agissait de la catastrophe du 11 septembre.... et je n'arrive pas à trouver le sommeil ...Alors, me voilà un petit moment avec vous pour vous parler de Rimbaud, c'est déjà plus poétique ...Ouf!!!
Fils d'un capitaine de l'armée du général Bugeaud qui déserte le domicile conjugal, Arthur Rimbaud,né en 1854,étonne le collège de Charleville par la précocité de ses dons. Mais déjà à l'étude, il préfère l'école buissonnière, fait ses premières fugues pendant la guerre de 1870. Sur les murs de Charleville, il écrit " Mort à Dieu", s'enivre dans les cabarets.... Cette même année 1870, son professeur de rhétorique et ami Georges Izambard encourage ses dons poétiques. Parti à Paris avec des poèmes plein les poches, il s'y conduit en voyou dans les cercles littéraires, porte des toasts à la gloire de la Commune dans les cafés,brise le ménage de Verlaine puis s'enfuit avec lui pour la Belgique,et l'Angleterre.
Ruptures, réconciliations... En mai 1873, Verlaine, ivre dans une crise de jalousie, le blesse au bras d'un coup de révolver. Tandis que Verlaine purge une peine de prison , Rimbaud rédige " une saison en enfer". L'accueil est si glacial qu'il décide de ne plus écrire,l'inspiration l'ayant définitivement abandonné.
Il vagabonde à travers l'Europe, s'engage dans l'armée hollandaise, déserte... A 25 ans, il fait ses adieux à ses amis de Charleville et il disparaît en Orient. Contremaître Chypre,gérant de comptoirs commerciaux, marchands d'armes en Ethiopie... Il est devenu un " ascète" qui rêve néanmoins de faire fortune et de mener une vie confortable. Une tumeur au genou l'oblige à rentrer en France. Amputé il veut retourner en Ethiopie mais ne l'atteindra jamais. Son billet en poche, il meurt de gangrène dans les bras de sa soeur,après une atroce agonie longue de trois mois.
L'oeuvre qu'il a laissé " Poésie, Une saison en enfer, Illuminations reste unique par sa violence et la quête d'un absolu qu'il a cherché plus tard dans l'aventure,elle a profondément marqué le mouvement surréaliste et est à l'origine de la mutation de la poésie moderne.
LE DORMEUR DU VAL
C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent,où le soleil de la montagne fière,
Luit: c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort , il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut
Les pieds dans les glaieuls,il dort. Souriant
comme
sourirait un enfant malade,il fait un somme,
Nature, berce-le chaudement,il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouge du coté droit.
ARTHUR RIMBAUD
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